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Le bûcher de nos illusions

Publié le 11 mai 2011 par Lecriducontribuable
Nicolas Sarkozy au soir de sa victoire à l'élection présidentielle, le 6 mai 2007

C’est aussi le « bûcher des vanités » de nos dirigeants. Mais le savent-ils ?

En 2007, tout semblait à notre portée. En paraphrasant Tristan Bernard, nous vivions alors dans l’espérance ; nous vivons aujourd’hui dans la résignation. L’Etat devait être exemplaire, pas un euro ne devait être dépensé inutilement, il n’y aurait pas d’impôt nouveau, la sécurité serait rétablie… Paroles, paroles !

Quatre ans plus tard, les sondeurs observent que « 83 % des citoyens estiment que les politiques ne se préoccupent pas de la population. Seuls 13 % accordent leur confiance aux partis ». Dans son rapport annuel M. Delevoye, médiateur de la république, confirme que de nombreuses tares de l’état subsistent ou même naissent, que nous nous plaignons des contraintes contestables de l’Administration… Bref pour l’éditorialiste Yvan Riouffol, «  les Français ont le blues ».

Comment pourrait-il en être autrement lorsqu’à tous les niveaux de l’Etat les dépenses prospèrent ? « Combien coûte le ministère de l’intérieur ?, Combien coûte le ministère de la défense ? Combien coûtent le Quai d’Orsay et l’Elysée ?… ». Telles sont les questions auxquelles répond le site de « Contribuables Associés ». Combien les amitiés avec M. Tapie nous auront-elles coûtées, rajoutons-nous ?

Pourquoi tant de générosité à l’égard des  pays étrangers, alors que de nombreux concitoyens vivent dans la pauvreté ? Pour les trois dernières semaines : 350 millions d’euros pour la Tunisie (Alain Juppé, le 20 avril), 400 millions pour la Côte d’Ivoire (Bercy, le 12 avril), 10 millions pour l’Autorité Palestinienne au titre de son « aide budgétaire annuelle (sic)» (Quai d’Orsay, le 9 mai), et aujourd’hui, dans son interview au Figaro, Madame Lagarde confirme que nous irons de nouveau au secours de la Grèce pour lui éviter de devoir restructurer sa dette : « nous l’excluons totalement sous toutes ses formes ».

Bien sûr nous souhaitions que les droits de l’homme (et de la femme) soient respectés dans le monde, mais nos interventions pour obtenir ce respect sont forcément inégales selon les pays, « disproportionnées » (mot pourtant habituel de notre diplomatie) dans leur mise en œuvre, la France découvrant ( ?) à cette occasion les bavures inévitables des guerres asymétriques. S’il est bien connu que l’on ne gagne pas une élection présidentielle grâce à la politique étrangère, elle peut être perdue à cause d’elle, quand elle ne sert que les (petites) vanités. A cet égard, des blogueurs remarquent que nos dirigeants comptent organiser à Paris en juin une conférence préalable à la reconnaissance de la Palestine, caressant l’illusion de mettre fin en deux jours à un conflit quasi-éternel, alors qu’ils sont incapables de mettre un terme aux conflits permanents dans nos banlieues.

Et pour financer vanités, frivolités, bévues, du tapage pour la libération (par d’autres) d’Ingrid Betancourt au grand raout du 14 juillet 2008 fondant l’utopique Union pour la Méditerranée, il fallait bien, et il faut encore, puiser dans les poches des contribuables, qui, avant de rejoindre bientôt le Club « Grèce-Portugal-Irlande-Espagne », se demandent quelle est la différence entre une politique de droite et une politique de gauche. Ainsi va la vie, et ce ne sont pas ces pays qui y répondront.

Gabriel Lévy, de l’Association des contribuables d’Aubagne

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