En janvier le laboratoire Servier, fabriquant du Médiatoir, s'était dit "prêt à assumer sa responsabilité si elle est engagée" et proposait la constitution d'un fonds d'indemnisation doté d'un montant de 20 millions d'euros, proposition a été rejetée par le ministère de la Santé et les victimes.
Servier a assimilé mercredi à une "loi d'exception" la création de ce fonds.
Le gouvernement a donc défini son propre plan, qui donne un rôle central à l'Oniam (Office national d'indemnisation des accidents médicaux), avec un dispositif spécifique, le premier
du genre, supprimant la possibilité d'une date-limite pour la prise du Mediator et baissant le seuil d'incapacité. De ce fait, toutes les victimes du Mediator qui auront pris ce
médicament pourront demander une indemnisation, pour autant qu'elles présentent un déficit fonctionnel imputable à ce produit.
Un comité d'expertise - probablement une dizaine d'experts, dont un proposé par Servier - analysera chacun des dossiers, qui devra inclure notamment une preuve de la
consommation du médicament. Si le dossier est insuffisant, le patient sera soumis à un examen clinique. Le processus d'expertise durera au maximum six mois. Le comité
d'expertise priera alors Servier de faire des propositions. Il aura trois mois pour répondre.
Si le laboratoire traîne les pieds, l'Oniam se substituera à lui pour assurer une indemnisation "juste et rapide", et, dans un délai de trois mois, paiera au plaignant les sommes qui
lui sont dues. Une somme de 5 millions d'euros doit être inscrite dans le PLFR pour que l'Oniam puisse se "muscler" et procéder éventuellement aux premières indemnisations.
Dans le même temps, l'office se retournera en justice contre Servier pour qu'il rembourse les sommes versées, avec une pénalité de 30%, a précisé mardi le ministère.