Ladi6 , de son vrai nom Karoline Tamati, est sur le point de livrer dans l’hexagone son deuxième album The Liberation Of … après le succès de son premier album Time Not Much. The Liberation Of… se veut comme l’album de la confirmation. Mélange de Soul, de Hip Hop, de Funk et de Reggae , cet album se veut plus libre que le précédent. Entourée de Brent « Parks » Parks et Julien Dyne, Ladi6 offre avec cet opus un album dansant et « fun » avec des textes percutants et un groove assuré. Si c’est aux côtés d’artistes comme Fat’s Freddy Drop, Gil Scott Heron , qu’elle a prouvé qu’elle était sur scène une artiste hors pair, c’est avec ce deuxième album qu’elle va définitivement s’imposer hors de sa Nouvelle Zélande natale.
C’est autour d’hamburgers et de frites que je rencontre donc Karoline, Parks et Julien, lors de leur passage à Paris avant le concert qu’ils ont donné à la Bellevilloise le 22 Avril dernier.
Now Playing: Pourquoi Ladi 6?
Karoline: ‘Lady’ est mon surnom. Mon père me l’a donné à la naissance. Il était assis à l’hôpital. Il n’était pas dans la chambre avec ma mère, il était assis hors de la salle et sur la porte de la chambre était marqué ‘Lady’. Il attendait depuis si longtemps.Quand je suis arrivée, ils ont dit « Voila la ‘Lady’ qu’on attendait depuis tout ce temps » et mon nom a été ‘Lady’ depuis. Puis, quand j’étais ado un de mes amis dit que « tu devrais t’appeler Ladi6″ et j’ai dit » Cool ouais ».
NP: Tu as débuté ta carrière au sein du premier groupe féminin de Nouvelle Zélande , Sheelahrock. Est ce que se lancer en solo a été dur ?
K:Non se lancer en solo a ,je pense, été une progression naturelle, car après Sheelahrock qui a éclaté, nous avions un groupe appelé Verse Two. Ca devenait aussi assez compliqué puis j’ai eu mon fils et je voulais faire quelque chose à plus petit échelle pour moi alors je suis me suis lancée en solo ce qui a été facile.
NP: Donc en tant qu’artiste solo, tu es sur le point de sortir ton deuxième album solo. Est ce que le processus de création a été différent de celui du premier ?
K:C’était plus facile, un processus complètement différent . A l’époque où Time Is Not Much a été créé et enregistré Parks , qui a produit la majorité des titres, et moi ne l’avions tous deux jamais fait auparavant, nous n’avons jamais fait un album partant de zéro et il a fallu beaucoup de temps pour obtenir cet album nous avions également un autre producteur, mais il était dans une autre ville ce qui a fait que le processus a pris 3 ou 4 ans. Avec ce disque, nous avons été beaucoup plus surs …. je veux dire Parks a fait des beats de lui-même sans l’aide d’un producteur en renfort et ça nous a pris 8 semaines donc 2 mois pour mettre le tout ensemble, nous avions compris comment utiliser les équipements des studios de telle sorte que ça a été beaucoup plus facile.
NP:Qu’est ce qui t’a inspiré pour cet album?
K:Nous avons puisé beaucoup d’inspiration ici. Nous avons vécu ici et en Europe durant 6 mois environ l’année dernière et nous avons fait des shows tout le temps, chaque semaine on avait 3 ou 4 shows ce que nous n’avions jamais fait auparavant et nous avons été inspirés par cette énergie, faire des shows, ce sentiment d’être tout le temps sur la route. Nous avons donc fait un album qui est très upbeat et fun ouais c’est un album fun.
NP: Pourquoi avoir laissé le titre ouvert ? The liberation of …? the Liberation of Ladi6?
K:Je voulais l’appeler The liberation of Ladi6 mais ça n’aurait pas été totalement vrai. J’ai fait l’expérience d’une libération de moi-même au cours de tout le processus, durant la tournée et l’enregistrement mais aussi je l’ai laissé ouvert dans l’espoir qu’il pourrait aider à libérer d’autres personnes là dehors par rapport aux termes que j’ai choisi d’aborder.
Retrouvez les clips de « Walk Right Up » et « 98 Til Now »
NP: Tu as été en tournée avec Mos Def mais aussi avec la légende qu’est Gil Scott -Heron, as tu appris de lui ?
Son fils arrive en courant pour un moment câlin.
K:J’ai tellement appris. Tant de choses. Je veux dire … je voyageais avec mon fils il était en tournée avec nous et il était si bon, si abordable et vrai. Je pense qu’il a la soixantaine et il est un mec cool très abordable , quelqu’un de bien , de normal , et voir quelqu’un qui a une carrière qui s’étend des années 70 jusqu’à ce nouveau millénaire et rester un mec cool , faire des shows à guichets fermés dans toute l’Europe et au Royaume-Uni … je veux dire c’est quelque chose que j’aspire à faire, à être quand j’aurais son âge, il était incroyable. Aussi je tiens à dire qu’il a un très petit égo très tu sais , il n’est pas une de ces divas folles, il est très très cool et je dois vraiment être comme ça à son âge.
NP: La comparaison qui revient souvent lorsqu’on parle de toi est celle avec Erykah Badu. Q’est ce que ça te fait ?
K: Ca me fait me sentir géniale mais c’est très mauvais pour mon ego (rires) ce n’est pas vraiment vrai n’est ce pas ? Mais je veux dire être mise dans la même phrase qu’elle … je suis vraiment reconnaissante.
NP: Ta musique est un mélange de Funk, Hip-Hop, Soul , Reggae et plus.Etait-ce ton intention de n’avoir aucune frontière?
K:Oui, oui, ça a toujours été l’intention et de ne pas se prendre la tête avec les attentes d’autres personnes sur la manière dont je dois être ou chanter.Le but est toujours d’être ce que vous voulez vraiment être ,ce qui fait qu’il est difficile de répondre à des questions comme « quel genre de musique vous faites ? » Nous tenons à faire la musique qui nous émeut à un moment donné quelle qu’elle soit.
NP: Quel est ton but ultime en tant qu’artiste ?
K:Mon but ultime est .. Je dirais que mon but ultime est de maintenir un niveau de vie en tant que musicien, de ne pas avoir à faire autre chose mais je pense que c’est surtout toujours faire de la musique étonnante et originale dont je suis fière et ouais toutes ces choses combinées, je pense que c’est mon but ultime.
NP: Quel est ton meilleur souvenir en tant qu’artiste?
K:Mon premier concert doit être un de mes meilleurs souvenirs parce que je savais la première fois que je me suis montée sur scène avec Sheelahrock que je voulais faire ça pour toujours mais je ne l’avais jamais réalisé jusqu’à maintenant .En regardant en arrière, j’étais dans mon élément.
NP:Et ton pire?
K:Tellement de mauvais (rires) nous avons fait un concert l’année dernière dans ce petit club, la fumée était si épaisse ,il n’y avait pas de climatisation Julien était assis à un mètre de moi et je ne pouvais même pas le voir et le son était vraiment mauvais. C’était un de mes plus mauvais souvenir, je pense ..
Julien: vous les sortez de votre esprit
K: oui vous les sortez de votre esprit…ou lorsque vous avez un show et le vigile ne vous laisse pas entrer. Ce genre d’expériences (rires)
NP:(rires) ça arrive souvent ?
K: Ça lui arrive souvent à lui
Parks lève la main et rit
K:Jamais à moi habituellement, mais on marche ensemble , en groupe et on se retourne et on réalise que le vigile l’agrippe et je leur dis «Laisser le entrer, nous n’avons pas de beats si il ne vient pas ».(rires)
NP: C’est marrant.Et tu as des idoles ? Des artistes que tu admirais petite
K:Oh oui ! Tellement ! Par où commencer ? Michael Jackson , Prince, Aretha Franklin , Natalie Cole ,ce sont les artites que mes parents écoutaient, avec qui j’ai grandi. Santana, Earth Wind And Fire.
NP: Si tu devais faire un duo avec quelqu’un qui ce serait ?
K:Wow! Je ne sais pas ! Ca dépend de beaucoup de choses. Il y’a beaucoup d’artistes Hip-Hop avec qui j’aimerais collaborer, il y’a beaucoup d’artistes Soul et R&B avec qui j’aimerais collaborer , mais aussi j’aimerais faire des trucs vraiment cool comme des concerts avec des groupes Rock & Roll. Je dois vraiment dire un nom ? (rires)
NP: ( rires) Non je sais que c’est une question compliquée tout comme quelle est ta chanson préférée …
K:Tellement de chansons pourraient être mes chansons préférées. Mes chansons préférées sont les miennes pendant que je les écris et puis quand j’ai fini, je les déteste.
Julien: Ouais
Parks: C’est vrai (rires)
K: Ecrire une chanson est mon activité préférée. Tu dois vraiment être à fond et tout.
NP:Tu as besoin d’une ambiance particulière pour écrire ?
NP: Oui tout à fait! je dois surtout être seule et très relax et beaucoup de temps libre. Je suis aussi une mère et c’est assez dur d’avoir une journée entière que je peux passer à écrire. quand j’arrive à un epériode où j’ai besoin de m’asseoir et d’écrire j’organise vraiment cela de sorte à n’avoir rien ni personne qui me dérange. C’est un vrai luxe.
NP: Je ne connais que quelques artistes venant de Nouvelle Zélande, Fat’s Freddy Drop, Electric Wire Hustle et toi. As tu des artistes à me recommander ?
K: Il y’a tellement d’artistes que tu devrais connaitre. Open Souls, Trinity Roots aussi… mais Trinity Roots s’est séparé en plusieurs groupes. Little Bushmen c’est du Rock Blues Psychédélique. On a aussi de grands chanteurs/compositeurs Liam Finn … il y’en a tellement. Tu les aimerais tous. Trouve les! (rires)
NP: Ok je chercherais sur Google
K: C’est ca la beauté d’internet. La Nouvelle Zélande c’est loin et on peut partager notre musique à travers le monde.
NP: Oui c’est vrai . Si à ce moment précis tu devais faire un voeu, qu’est ce que ca serait ?
K: Je suis vraiment heureuse dans ma vie en ce moment. je suppose que si je devais faire un voeu je l’utlisiserais surement pour quelque chose de …global. pas un voeu pour moi je sis plutôt dans une bonne situation, je vais traverser l’Europe pendant 6 mois pour la seconde fois. Je vis mon rêve .
NP: Comment tu arrives à gérer le fait d’être une mère et d’être en tournée la moitié de l’année ?
K:C ‘est du jonglage. C’est un choix de vie je suis assez réaliste et mon fils aime vraiment beaucoup. Ma famille en bénéficie et me soutiens. Je suis chanceuse , très chanceuse.
NP: Merci beaucoup Karoline de m’avoir accordé un peu de ton temps.
K: Merci à toi !