La fin de Ben Laden, un nouveau commencement

Une américaine étudiante à Paris partage ses réflexions sur la récente évolution de la guerre contre le terrorisme

La fin d’une traque sans merci
Au cours des six dernières années, la guerre contre le terrorisme n’a cessé de perdre en popularité. Dés 2005, une majorité d’américains exprimait sa désapprobation au sujet de la guerre en Irak. Au même moment, la guerre en Afghanistan avait presque totalement disparu de la conscience du public. L’objectif principal de cette offensive s’était tellement retrouvé mêlé à  des scandales et des échecs, que nous en avions presque oublié pourquoi cela s’appelait la «guerre contre le terrorisme».

C’est alors que le 1e Mai 2011, Ben Laden était assassiné. Après les attaques du World Trade Center en 2001, Ben Laden était devenu le nouveau visage du terrorisme international. Dans la décennie qui a suivi, ses nombreux tentatives à succès pour échapper aux forces internationales en ont fait un personnage apparaissant comme invincible aux yeux du monde.
Et soudain, il était mort. Après 10 ans d’une chasse à l’homme mondiale, l’un des objectifs fondateurs de la guerre était enfin atteint.

Retour à la réalité
Dans les jours suivants cette victoire majeure, une expression de joie générale s’est faite entendre. Twitter etFacebook étaient inondés de messages de célébration, les gens affluaient à Ground Zero, ouvrant le champagne et grimpant sur des lampadaires. Mais aujourd’hui, soit plus d’une semaine plus tard, il y a un retour à la réalité.

Le fait est que la mort de Ben Laden ne change pas drastiquement le statut de la guerre contre le terrorisme. Les 180 000 soldats en Afghanistan et en Irak sont toujours sur place, et les organisations terroristes qui menacent notre style de vie existent toujours.

Ce que la mort de Ben Laden instaure, ce n’est pas la fin de la guerre contre le terrorisme mais un nouveau commencement. C’est une chance de se recentrer sur l’objectif original de la guerre : éradiquer les réseaux terroristes mondiaux, et créer un monde plus sûr, plus tolérant.

Que cela nous plaise ou non, c’est la guerre de notre génération, et elle doit être combattue, Or notre génération s’est habituée à obtenir des résultats instantanés. La dure réalité qu’il faut donc admettre, est que la victoire ne se trouve pas dans la mort d’un seul homme. La vraie victoire prendra probablement des années, voire même des décennies, de lutte contre la pauvreté, de construction d’infrastructures et d’éducation (des deux côtés du champ de bataille.)

Si nous ne nous engageons pas dans ce travail, nous nous confrontons au risque d’un futur où tout ce qui rend nos villes si belles et si vibrantes – nos monuments, centres commerciaux, transports en commun – ne seront plus rien d’autre que des cibles potentielles, des lieux de peur et de paranoia.

Nicole Davis