Nous poursuivons notre évaluation du travail des différentes équipes lors du dernier repêchage. Cette fois-ci JR analyse les choix des équipes de l'AFC Est.
-Bills de Buffalo
Déception majeure en provenance de Buffalo : ils ne nous ont pas fait rire… Habituellement, le Buffalo, les Raiders et quelques autres nous permettent d’y aller de plein de gags faciles, mais les Bisons ont cette fois réussi un repêchage très correct.
Dans notre analyse pré-repêchage, nous disions que les Bills avaient des besoins aux trois niveaux défensifs et ils nous ont écoutés faisant d’un DT (Marcell Dareus – 1ere ronde, 3e rang global), d’un CB (Aaron Williams – 2e ronde, 34e rang global) et d’un LB (Kevin Sheppard – 3e ronde, 68e rang global) leurs 3 premières prises. De Dareus, retenons qu’il est une bête et probablement le pick le plus sûr de ce repêchage. Il est à noter que ces trois jeunes pourraient être partants dès 2011, ce qui montre bien qu’ils répondent à des besoins criants. En fait, 7 des 9 sélections du Buffalo sont du côté défensif et il semble que l’emphase fut placé sur le désir de choisir des joueurs tough, des gars qui frappent fort et qui font mal. Cette défensive sans âme et sans talent s’est peut être finalement trouvée une personnalité.
Évidemment, le côté offensif en souffre. L’oubli le plus marquant est au poste de quart-arrière où les Bills ont (encore) repoussé la sélection de leur QB du futur. Kaepernick, Dalton et Mallett étaient pourtant disponibles en 2e ronde. Ryan Fitzpatrick a été bon l’an dernier, mais on s’entend que ce n’est pas la solution à long terme. Moins souligné, mais tout aussi significatif est la sélection d’un seul joueur de ligne offensive, soit le prometteur Chris Hairston en 4e ronde qui n’est toutefois qu’un projet à ce stade-ci. De la profondeur dans les dernières rondes aurait été la bienvenue sur cette ligne passoire. Plus en tout cas, que la sélection d’un autre RB, Johnny White, en 5e ronde. Le kid est solide, mais Buffalo avait déjà de la misère à envoyer son premier choix de l’an dernier CJ Spiller sur le terrain en 2010…
Néanmoins, on aime bien l’orientation prise par Buffalo du côté défensif et, revigorés par le beau temps, nous nous sentons généreux et accordons 4 Serge Amyot aux Bills pour leur travail.
-Dolphins de Miami
Miami est vraiment à l’opposée de Buffalo. Une ville est agréable et ensoleillée, l’autre est laide et froide. Leurs représentants ont aussi connu des repêchages différents. Alors que les Bills ont parlé souvent (9 choix) et mis le focus sur la défensive, les Dolphins ont privilégié l’offensive malgré un nombre limité (5) de sélections. En fait, l’attaque fut tellement le point de mire des Dolphins qu’il a fallu attendre la 7e et dernière ronde pour les voir sélectionner des joueurs défensifs.
Leur premier choix, Mike Pouncey occupera soit un poste de garde partant, soit celui de centre au début de la prochaine saison. Pouncey est gros et fort mais aussi très athlétique, ce qui justifie sa sélection hâtive. Il peut toutefois remercier son frère jumeau Maukrice qui a excédé toutes les attentes à Pittsburgh, le nom de famille a certainement aidé à ce qu’il parte aussi tôt que le 15e rang. Il risque d’ailleurs de souffrir des inévitables comparaisons qui seront faites avec son frère car on le dit une coche en dessous de Maukrice. N’empêche que sa sélection répond à ce qui était peut être le besoin le plus criant des Fins. Miami ne devait pas parler au 2e tour, mais une transaction leur a permis de combler un 2e trou important, soit la position de porteur de ballon. Daniel Thomas n’est pas un marchand de vitesse, mais il court avec puissance entre les bloqueurs et a tous les atouts pour être le Bell Cow dans le champ arrière floridien. Le reste du repêchage ne passera toutefois pas à l’histoire, même si l’ultra-rapide WR Edmond Gates (pris en 4e ronde) pourrait contribuer à créer un peu d’espace pour Brandon Marshall. Mais comme le Fish n’a pas repêché de quart-arrière et semble en plus s’apprêter à renouveler sa confiance en Chad Henne, l’impact de ce marchand de vitesse sera limité.
Bref, on a quelques réserves, mais Mike Pouncey et Daniel Thomas sont 2 sélections que nous aimons bien et qui valent 3 faces de Serge Amyot aux Dauphins.
-Jets de New York
Une autre équipe dont la liste d’épicerie dépassait le nombre de sélections à leur disposition. La difficulté pour eux était qu’ils devaient tirer à l’aveugle car plusieurs de leurs réels besoins, au poste de WR et CB entre autres, ne seront connus qu’à la fin du conflit de travail.
N’empêche que les Jets savaient qu’il fallait impérativement refaire la ligne défensive et ils s’y sont appliqués avec leurs 2 premières sélections. Muhammed Wilkerson aurait pu être parti bien avant le 30e rang et sa sélection donne aux Jets un joueur versatile, puissant et agile (on dit que Rex Ryan aime son jeu de pieds !!) qui pourrait s’éclater dans les schémas défensifs new yorkais. Ne parlant pas en 2e ronde, il a fallu attendre la 94e sélection en fin de 3e ronde pour réentendre les J-e-t-s, Jets, Jets, Jets de la foule au Radio City Music Hall. La cure de rajeunissement de la D-Line s’est poursuivie avec Kenrick Ellis, un gros 356 livres de bonheur qui remplacera Kris Jenkins au poste de Nose Tackle. Le gars est un solide prospect, mais des craintes sur son comportement hors-terrain (il a été renvoyé de son université) l’ont fait reculer pas mal loin.
Pour le reste, même si on aime bien Jeremy Kerley choisi en 5e ronde comme slot receiver qui peut aussi retourner des bottés, le travail des Jets fut moins impressionnant. Le RB (Bilal Powell – 4e ronde) et le QB (Greg McElroy – 7e ronde) nous apparaissent comme des luxes non nécessaires pour une équipe qui avait bien d’autres besoins. Un bon LB qui peut mettre de la pression sur le quart-arrière ou même un CB vu l’incertitude quant au retour d’Antonio Cromartie, aurait été plus utile.
Cette fin de repêchage ratée coûte quelques Serges aux Jets dans notre évaluation, mais Wilkerson et Ellis devraient aider rapidement. Les verts ont donc droit à 3 cocos dégarnis de M.Amyot pour leur récolte.
-Patriots de la Nouvelle-Angleterre
Boston étant une ville universitaire réputée, il y a probablement des études de cas dans les différents campus de la ville sur la façon dont Bill Belichick manipule chaque printemps le repêchage de la NFL. Cette année n’a pas fait exception, le génie à capuchon récoltant une manne intéressante de 5 espoirs dans les 3 premières rondes tout en s'assurant d'une récolte similaire l'an prochain grâce notamment à un judicieux échange avec les Saints.
On peut cependant questionner certains choix des Pats. Par exemple, si le potentiel du premier choix Nate Soldier (OT) semble illimité, Anthony Castonzo lui est actuellement supérieur. Inutile de dire que les carrières de ces 2 gros bonhommes seront à jamais comparées dans les chaumières de la Nouvelle-Angleterre, surtout que le gradué de Boston College s'est retrouvé chez l'ennemi d'Indianapolis. On peut aussi se demander s’il était vraiment nécessaire de choisir 2 RB consécutifs en 2e et 3e ronde. Finalement, il y a la sélection du QB Ryan Mallett au 3e tour, sans doute la plus intrigante de tout l’encan amateur. Dans quelques années, on se demandera peut être comment le QB d’Arkansas a pu glisser jusque là, mais en attendant, le choix est risqué. A 33 ans, Tom Brady a encore au moins 3-4 bonnes saisons dans le corps et on peut croire que Mallett ne voudra pas patienter derrière lui tout ce temps. Quant à sa valeur d'échange, plusieurs équipes à la recherche de QB l'ont snobbé à répétition, donc on s'entend qu'elle n'est pas très forte présentement. Et nous voyons mal comment elle pourrait augmenter en tenant un clipboard pendant 4 ans... Bref, même si les upsides sont indéniables et que les Pats peuvent se permettre plus que d'autres ce genre de pari, ce choix aurait pu combler d'autres lacunes, comme des joueurs pouvant exercer de la pression sur le quart-arrière ou des receveurs de passes par exemple.
Néanmoins, les bons coups sont nombreux. Le CB Ras-I Dowling (2e ronde) pourrait faire des malheurs dans la tertiaire et le joueur de ligne offensive Marcus Cannon est un vol en 5e ronde. Mine de rien, Tom Brady s’est gagné près de 700 livres de protection et un bateau de plus pour voir le jeu se développer depuis sa pochette de protection. Et tous connaissent les ravages qu’il peut infliger si on lui laisse du temps… Sans compter que quelques joueurs critiqués ci-haut nous ferons assurément mentir. Donc, un bon repêchage, mais qui nous laisse un peu sur notre faim et qui vaut aux Pats 3,5 Serge Amyot.