Qu'on se rassure, je n'ai pas cédé mon vélo bien aimé, qui m'est toujours aussi précieux quand je veux arriver quelque part à l'heure. La praticité de l'auto est un mythe. Je le savais. Et j'en ai une preuve nouvelle à chaque sortie.
Si je la prends pour me rendre à un rendez-vous la probabilité d'être en retard est énorme, du fait des difficultés de stationnement en région parisienne. Du coup il me faut compter plus large qu'avec ma bicyclette, si bien que je ne parviens plus à faire autant de choses dans les mêmes délais, et que je n'ai jamais autant marché, vu que je me gare souvent loin de mon point de chute. On n'a pas inventé mieux que le vélo question commodité. A peine a-t-on envie d'entrer dans une boutique que, hop, on y est déjà.
C'est vrai que la pluie était mon ennemie. Les courses encombrantes sont assez pénibles à sangler sur un porte-bagages, qui, contrairement à son nom, n'est pas conçu pour de grosses charges, et qu'il vaut mieux écrire prudemment sans "s" à la fin.
Et puis dès que le trajet excède 10 km, ce moyen de déplacement perd en praticité.
Cette radio se proclame n° 1 pour l'info trafic en région parisienne 24 h sur 24. Normal donc de l'écouter. Je ne crains pas les bouchons. Ils se font rares là où je roule. Mais on n'est jamais trop prudent. Et les interventions de Fred valent à elles seules leur pesant d'or. Je vous encourage à les podcaster si vous ne la connaissez pas.
Ne nous écartons pas du sujet. L'ordinateur a une fonction très rassurante qui consiste à afficher le nombre de kilomètres que l'on peut parcourir avec le carburant restant, ce qui est une indication fort précieuse pour éviter la panne sèche, surtout pour moi qui ne connais pas encore l'engin. Cela s'appelle l'indicateur d'autonomie.
Je roule à l'économie, sans brusques accélérations, et sans freinages intempestifs, en cogitant si j'aurai assez d'ici la prochaine pompe, vu que je sais pas à combien de km elle se trouve, ni surtout si elle sera ouverte en cette belle journée de 1er mai. J'aurais pas du partir sans ma carte bleue ...
Je n'ai pas roulé plus de 10 km que l'écran m'annonce une autonomie de 90 km. Plus j'avance, plus je peux en faire. C'est la pure démonstration du proverbe "qui veux voyager loin ménage sa monture". Encore 10 km et le voilà qui m'informe que je peux poursuivre jusqu'à 110. Arrivée à Montléry il affiche 189. A Toury 208, alors que je roule depuis 80 km et que j'aurais déjà du être à sec.
Il n'y a pas de mystère. L'ordinateur a, si je puis dire, un métro de retard. Il calcule depuis le départ précédent. Comme c'était un trajet en ville, c'est l'autonomie urbaine qu'il donnait. Ce qui prouve l'écart de consommation. Ce n'est qu'en arrivant à Orléans (distante de 115 km de mon point de départ) que la réserve commencera à décliner, affichant seulement 198 km.
Par contre c'est très amusant de lire 0 (oui, zéro) dans les descentes. Il va falloir réviser le lexique. Dirai-je encore "descendre" dans le midi et "monter" à Paris si je m'aperçois que le véhicule consomme davantage à l'aller qu'au retour ? Le principe de la moyenne en ville et sur route, donnée par les fabricants, a pris un sacré coup dans l'aile. Et je vais attendre plusieurs trajets longue distance avant de me prononcer sur les performances de mon engin.
Je vous recommande activement la fonction en ville. Çà calme bien !
Je ne parlerai pas ici du GPS, pour la bonne raison que je n'en ai pas et que ce que j'ai constaté dans des véhicules "amis" m'a largement désorientée. Je réviserai peut-être mon point de vue pour la ville quand j'aurai tourné en rond pour me garer à tel point que je sortirai du véhicule aussi étourdie qu'après une séance de colin-maillard.
Le compteur de vitesse a un affichage numérique qui, selon moi, était un gadget agaçant. Je n'imaginais pas l'intérêt d'avoir sous les yeux des gros chiffres rouges pour me prévenir que je roule à 83 ou 84 kilomètres/heure. La barre du cadran était une indication suffisante, et peu traumatisante. Je n'avais pas le nez dessus, estimant que je conduisais suffisamment prudemment.
C'était compter sans les radars qui sont sans pitié au-delà de 10% de dépassement. Autant 99, 88, et même 77 km/heure sont assez surveillables approximativement, autant cela devient délicat à 55, et carrément improbable à 33. D'ailleurs comment parvenir à avancer (je ne sais pas si le mot convient encore) en ville sans dépasser 33 km/heure ? A ce compte là je reprends le vélo. Et savez-vous le plus amusant ? Je me suis aperçue qu'à bicyclette je pédalais à 34, si j'en crois le nombre affiché sur le panneau clignotant, vous savez, celui qui sourit devant les écoles en vous prévenant que la vitesse c'est la vie.
Reste à devenir piéton. Quoique, avec les zones de travaux qui font tache d'huile sur le trajet des futurs tramways on ne sait plus trop où mettre le pied. Rester chez soi alors.