Hier soir, la chaine Paris Première a eu la bonne idée de rediffuser le débat présidentiel 1981 entre François Miterrand et Valery Giscard d'Estaing. Une excellente initiative qui montre à quel point les peuples ont la mémoire courte en politique et aussi comme ils sont naifs.
Revoir un tel débat c'est comprendre ce qu'il faut et ne pas faire pour gagner la confiance des électeurs, pour lesquels la phrase souvent reprise par Chirac "les promesses n'engagent que ceux qui y croient" prend tous son sens.
C'était particulièrement interessant de revoir ce débat, pour lequel Mitterrand était conseillé par Serge Moati, apres avoir vu un excellent docu-fiction du même Moati sur France 2 quelques heures auparavant sur la gestion du président socialiste dans les premières années de son arrivée au pouvoir.
A l'aune de ce qui est montré dans le docu-fiction, et avec les 30 ans qui nous séparent de ce débat, on réalise à quel point Mitterrand a roulé les Français dans la farine, et aussi à quel point notre pays a sombré depuis cette année fatidique qui, selon moi, a marqué le point de départ du grand déclin de notre pays, après le sursaut qu'avait su engendrer le Général de Gaulle. On y découvre aussi que l'intelligence et la maitrise des sujets ne suffit pas à gagner l'adhésion, quand elles s'accompagnent d'une suffisance et d'un mépris apparent qui rebutent et humilient ceux qu'il s'agit de séduire.
Il faut se pincer pour croire ce qu'on entend: que les finances de notre pays étaient saines, point reconnu lors du débat par Mitterrand lui même; le même qui allait ouvrir la brèche pour que le flot des déficits ne cesse depuis lors de nous inonder. Dans ce même débat, nulle mention d'immigration ou d'insécurité: ces 2 points ne faisaient pas débat. En revanche, déjà, le problème du chomage s'imposait à notre pays, d'autant plus que nous sortions du 2ème choc pétrolier.
A écouter les promesses du candidat Mitterrand et au su de ce qu'il a fait, on se rend compte à quel point notre pays s'est fourvoyé dans ces 14 ans de socialisme et surtout que c'est lors de ces deux septennats que les fondations du déclin français ont été érigées.
Le pire, c'est que la leçon que les politiciens en ont tiré est qu'on pouvait mener le pays dans le mur, mais en même temps être réélu, et mener une belle carrière politique. Jacques Chirac n'a rien fait ou si peu, pour inverser la tendance et, aujourd'hui, on se rend bien compte que la seule notion d'effort est devenue insupportable à notre pays.
Il ne faut pas se leurrer: de même que les socialistes ont pu dilapider le bas de laine dont ils ont hérité en arrivant au pouvoir, de la même façon les gouvernants futurs seront prisonniers des déficits abyssaux et de l'apathie générale de notre population dont ils hériteront. Il suffit de voir le tollé que suscitent, à droite comme à gauche, les paroles pourtant de bon sens de Laurent Wauquiez, pour se rendre compte que l'avenir de la France est sombre. Notre jeunesse bercée de l'illusion du bien être, pourrait bien un jour se réveiller avec une belle gueule de bois.
Le court termisme et la jouissance de l'instant présent ont pris le pas sur le long terme et la construction de l'avenir; mais nul doute qu'un jour il faudra régler l'addition, et ce jour là, il y aura du sang!... Dans la même veine, l'exemple des révolutions arabes est à méditer.... Plus de liberté, et c'est tant mieux! mais à quel prix! N'y a t-il pas là tous les premisses pour l'instauration de dictatures encore plus féroces que celles qui furent renversées? Le pire n'est jamais sur, mais il ne faut pas l'ignorer.
Qui aurait prédit en 1911, il y a 100 ans, les malheurs qui allaient s'abattre sur l'Europe, alors que les peuples européens vivaient des années d'insouciance et de prospérité grace à la révolution industrielle.
Si le pire n'est jamais sur, il n'est jamais loin!.. sachons nous en souvenir et ne pas succomber aux sirènes de ceux qui nous promettent trop.