A travers l'histoire d'une famille américaine, ce film tente d'expliquer l'origine du racisme et de l'extrémisme aux Etats-Unis. Il raconte l'histoire de Derek qui, voulant venger la mort de son père, abattu par un dealer noir, a épousé les thèses racistes d'un groupuscule de militants d'extrême-droite et s'est mis au service de son leader, brutal théoricien prônant la suprématie de la race blanche. Ces théories le mèneront à commettre un double meurtre entrainant son jeune frère, Danny, dans la spirale de la haine...
American History X (1998, 1h59), film américain de Tony Kaye, avec Edward Norton, Edward Furlong, Elliott Gould…
American… est un film très dur, très violent autant dans le propos que dans la mise en scène. Tout
Ce film a vraiment une force que je ne retrouve pas souvent. D’abord, son objet n’est pas anodin. Tony Kaye n’épargne personne, mettant au même niveau tous les acteurs qui entretiennent cette haine. Même si on assiste davantage à la socialisation des jeunes néo-nazis au travers de leurs réunions, « actions », etc., c’est bien de la spirale de violence dont il est question ici. Car si elle est bien identifiée et manichéenne à l’extérieur, l’expérience de la prison fait prendre conscience à Derek qu’elle est aussi entre membres d’un même clan. Des blancs peuvent porter atteinte à des blancs. On imagine la réciproque vraie même si elle n’est pas mise en scène directement. Par ce biais, c’est tout le schéma de pensée de Derek qui est touchée. Ce n’est pas une question de couleur de peau. C’est autre chose, qui n’a rien à voir. Et il l’avoue lui-même, ce sont les idées prônées par Cameron qui l’ont détruit. Le processus psychologique qui fait que Derek change est bien développé, de même que la position ambigüe de Danny qui à la fois entretient cette haine au quotidien et qui continue d’admirer son frère.
D’autre part, le film est servi par une réalisation solide. Construit en flashback, les scènes passées profitent du passage au N&B comme pour mieux souligner les oppositions entre les acteurs, à la manière du film La Haine, et pour distinguer ces deux périodes de la vie de Derek. Car les rares scènes familiales précédant le décès de son père sont bien en couleur. Par ailleurs, les scènes elles-mêmes regorgent de symboles. Je pense notamment à la croix gammée tatouée sur la poitrine de Derek, une première fois cachée/supprimée par le policier qui l’arrête, comme pour mieux désigner la source de son malheur, et cachée/supprimée par Derek même plus tard dans le film. A part ça, ce serait trop long de tous les citer.
Note :
Les Murmures.