Magazine Culture
Rock crépusculaire et romantisme noir. Avec Elysian Fields, on ne sait jamais si on a vraiment envie qu'ils nous chantent quelquechose avant de nous endormir. Le risque d'insomnie est grand malgré la douceur. Derrière l'apparante quiétude des mélodies folk-rock-jazz-trip-hop se cache une mélancolie abyssale, une brume du mystère qui fait réfléchir à deux fois avant de fermer les yeux. Les deux new-yorkais, désormais unis que dans la musique (« On avait passé tellement d’années à écrire des morceaux de rupture que ça avait dû nous préparer »), la troublante Jennifer Charles en chanteuse érotico-gothique et Oren Bloedow en architecte musical audacieux feignent l'ennui à merveille. Nous voilà plongé dans ce qui pourrait être un film de Jarmush (Night on earth !) : Dandysme blasé, quotidien étrange et intensité. C'est ça... intensité.