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[Critique DVD] We are four lions

Par Gicquel

Je ne sais pas si l’actualité récente influence mon point de vue,  mais ce film ne m’a pas faire rire vraiment, bien que ce soit l’objectif affiché par son réalisateur Chris Morris. Ou comment parler d’un sujet grave et sujet à caution, de façon délibérément drôle et légère. Des amis pakistanais en Angleterre décident de devenir des soldats du djihad. Certains rejoignent un camp d’entraînement  tandis que  les autres décident de frapper un grand coup à Londres.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Que l’ensemble soir politiquement incorrect est plutôt  une bonne nouvelle, mais le traitement à l’emporte pièce m’a rapidement découragé. La mise en scène apparaît le plus souvent maladroite, à la limite de l’amateurisme (genre vidéo familiale), tandis que les gags me mettent mal à l’aise  . Ils ne vont jamais au bout de leurs intentions,le problème du terrorisme et du fanatisme religieux, revenant d’une façon ou d’une autre , le plus sérieusement du monde .

[Critique DVD] We are four lions

A l'occasion d'une course, les fameux terroristes ont déniché des camouflages bien encombrants

Je crois que l’on peut rire de tout, mais avec talent. A l’exemple de  «  La vie de Brian » des Monty Python que la TV vient de rediffuser et qui en la matière demeure un modèle du genre. Ici, on est plus proche d’une série des « Charlots font l’Espagne », avec leurs saynètes toujours limites, genre jus de boudin, voire ridicules

A l’image de cette scène entre deux frères, qui ne peuvent se parler, puisque une femme est aussi dans la pièce. Le ton est sérieux pour l’un, pas du tout pour l’autre et le mélange des genres ne prend pas.

[Critique DVD] We are four lions

Des corbeaux piégés ....

Contrairement à la seule séquence qui m’a fait bien rire : alors que ces terroristes d’opérette s’apprêtent à déposer des bombes, ils sont repérés par un copain et doivent simuler une course d’entraînement pour un match de foot. L’issue en sera dramatique, préfigurant l’épilogue de cette pantalonnade dans laquelle l’un des protagonistes affirme, péremptoirement« La plaisanterie est un signe de faiblesse » .Avec ici une démonstration par l’absurde.

LES SUPPLEMENTS

Dans l’ensemble ces bonus sont très surprenants, puisqu’ils abordent le plus souvent très sérieusement le problème du terrorisme. A contre temps du mode humoristique du film, ici on entre dans le vif du sujet. Je me demande alors ce que les jeunes pakistanais interviewés dans leur quartier londonien peuvent bien penser d’une telle démarche cinématographique !

[Critique DVD] We are four lions

Autour du film

Des garçons paumés

« Nous sommes des Anglais asiatiques, fiers d’être des Pakis ». Dans un faubourg de Londres, une bande de jeunes pakistanais raconte ses conditions de vie, les insultes et les provocs. « Bourrés, ils pissent contre la mosquée, on ne supporte pas. Ici on ne peut pas se fier aux blancs, alors que lorsque l’on était jeune, il n’y avait aucun problème de cohabitation .On n’est pas des anges et les blancs ne sont pas des diables, on ne demande qu’un peu de justice, et ça ira mieux. »

Entretient avec Mohammed Ali Ahmad

En attente de son procès, il explique à la fois le sens de ses dessins et la manière dont il a été arrêté. « Pendant des semaines, des questions débiles, du genre “ veux-tu être un chevalier d’Allah ” ». Il raconte la violence en prison « alors que tu viens de quitter des gens biens, tu te retrouves avec des violeurs, des assassins et c’est eux qui te traitent d’ordure, tout simplement parce que tu es musulman ».

[Critique DVD] We are four lions

Coulisses du tournage
Un making of donc, plutôt classique même si la encore le ton est plus sérieux que le rendu des images. La séquence « dispute sur le pont » est intéressante sur l’approche du réalisateur qui explique ce qu’il attend de ses comédiens, visiblement intrigués par ses recommandations.
Une scène dans les bois  apparaît aussi dans la rubrique des scènes coupées, et c’est effectivement mieux comme ça, elle n’apporte rien.
Les scènes coupées
Dans l’ensemble elles peuvent le rester, mais la séquence « Père palestinien » est très émouvante et radicalement opposée au ton du film. Il est vrai qu’elle aurait fait tâche. Par contre j’ai bien ri à celle du martyre qui ne ressent pas la douleur.
Entretien avec le réalisateur
« C’est un sujet tabou, délicat et difficile à exploiter, alors en faire une comédie, mais j’ai voulu joueur sur le grand potentiel comique des gens qui pensent être autrement. Une comédie sur le terrorisme c’est paradoxal ».
Voilà ce que je retiens du passage du cinéaste au festival de Bradford. A vous de voir la suite.


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