Genre: science fiction
année: 1988
durée: 1H35
L'histoire: Errant dans Los Angeles à la recherche d'un travail, John Nada, ouvrier au chômage, découvre un étonnant traffic de lunettes. Une fois posées sur le nez, il s'aperçoit que la planète est envahie par d'épouvantables extraterrestres.
La critique d'Alice In Oliver:
Il ne faut pas l'oublier. John Carpenter, le maître de l'épouvante, reste avant tout un réailsateur de séries B. D'ailleurs, John Carpenter n'a pas signé que des films d'horreur.
Ce serait vite oublié Assaut, New York 1997 ou encore Les aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin, pour ne citer que ceux-là.
A travers sa filmographie, John Carpenter dresse souvent un portrait peu élogieux et pessimiste de l'Amérique en devenir.
Avec Invasion Los Angeles, il offre à nouveau une vision austère de son pays.
L'histoire nous plonge dans un futur proche. John Nada est un ouvrier au chômage. Pourtant, il arrive à trouver du travail sur un chantier.
On ne sait pas grand chose de ce personnage si ce n'est qu'il croit encore en son pays. Ce qui n'est pas le cas de son nouvel ami, Franck (Keith David). Ce dernier déplore la situation économique castatrophique des Etats-Unis: fermeture des banques, une misère de plus en plus inquiétante, des patrons qui exploitent les plus pauvres...
John Nada croit encore au rêve américain. Pourtant, ce dernier va être amené à changer radicalement d'opinion.
Un jour, il découvre des lunettes noires pour le moins étranges.
Une fois les lunettes sur le nez, John Nada se retrouve face à la réalité. Des messages subliminaux ont remplacé les publicités et sont même présents dans les journeaux: "Obéis", "reste endormi", "travaille 10 heures par jour", "ne consteste pas les ordres", "Consomme"...
Pire encore, des extraterrestres à visage humain peuplent désormais les rues de Los Angeles.
John Nada comprend alors que ces aliens sont désormais au pouvoir et qu'ils tiennent des places importantes dans notre société. Leur but ?
Faire de la Terre leur nouvelle entreprise. D'un homme un peu naïf, John Nada devient un véritable révolutionnaire contre l'ordre établi.
De ce fait, John Carpenter critique un monde ultra-capitaliste et déshumanisé. A tel point que les hautes sphères de l'Etat sont désormais contrôlées par des extraterrestres.
Leur but est évidemment de cacher la vérité aux citoyens. La classe moyenne doit rester endormie, d'où l'utilisation de messages subliminaux et l'instauration d'une consommation de masse.
L'illusion est donc collective. Pourtant, au fil de l'histoire, John Nada découvre qu'il n'est pas le seul à connaître la vérité.
Un petit groupe d'humains lutte contre l'envahisseur. Mais leur combat est vu par la presse comme une nouvelle menace communiste.
Ainsi, John Carpenter égratigne la politique économique des Etats-Unis durant les années 80 et annonce un avenir peu reluisant pour son pays.
Les citoyens sont désormais aveuglés par une société capitaliste et individualiste, prête à tout pour conserver sa suprématie sur le monde.
Avec Invasion Los Angeles, le cinéaste livre à nouveau une série B dont il a le secret. Personnellement, ça reste mon film préféré du réalisateur.
Face au capitalisme de masse, John Carpenter délivre un message évident et presque révolutionnaire: "Réveillez-vous mes frères ! Réveillez-vous !"
Note: 17.5/20