Décidément, le football africain ne parviendra jamais à se dépêtrer de ses sales manies. Cette fois, ce sont Issa Hayatou et Jacques Anouma, deux des hommes les plus puissants du football africain, qui sont dans le viseur. En cause, des soupçons de corruption qui planent autour de la nomination du Qatar pour l’organisation de la Coupe du monde 2022.
Selon le député britannique Damian Collins, en effet, des éléments non encore divulgués d’une enquête de l’hebdomadaire Sunday Times prouvent que le Camerounais Issa Hayatou, vice-président de la FIFA et président de la Confédération africaine (CAF), et un autre membre du comité exécutif, l’Ivoirien Jacques Anouma, ont monnayé leur vote pour le Qatar.
Un vote pour le Qatar à 1,5 million de dollars
"L’enquête du Sunday Times, qui sera publiée plus tard, affirme que 1,5 million de dollars ont été payés aux membres du comité exécutif de la FIFA Issa Hayatou et Jacques Anouma, qui ont voté pour le Qatar", a affirmé M. Collins. Hayatou est le grand patron du ballon rond continental depuis 1988 tandis qu’Anamou fait partie du comité exécutif de la confédération depuis quatre ans.
Selon ce même député, le Qatar, désigné hôte de la Coupe du monde 2022 malgré un tollé général, aurait employé un intermédiaire pour s’assurer des voix des votants africains. Un caillou de plus dans la chaussure à crampons du football africain puisque, l’an dernier, le Nigérian Amos Adamu avait été banni, accusé de violations du code d’éthique de l’organisation lors du vote pour l’attribution des Mondiaux 2018 et 2022. Si l’enquête du journal anglais était avérée, cela porterait le total à huit (sur 24) membres du comité exécutif a être impliqués dans des affaires de corruption en rapport avec les Coupe du monde 2018 et 2022.
Huit sur vingt-quatre
Jack Warner, l’influent président de la Concacaf (Amérique du Nord et centrale) ainsi que le président de la fédération sud-américaine (Conmebol), le Paraguayen Nicolas Leoz, celui de la Fédération brésilienne Ricardo Teixeira et celui de la Fédération thaïlandaise Worawi Makudi seraient également impliqués.
Mis au parfum des déclarations gênantes, le président de la FIFA Sepp Blatter s’est dit choqué, mais a aussi cherché à calmer le jeu. "Mais il faut attendre de voir les preuves. Nous réagirons immédiatement contre ceux qui auront enfreint les règles éthiques. Si c’est vrai, je me battrai contre cela. Je me bats pour la FIFA." Le dirigeant suisse, en campagne pour sa propre réélection à la tête de l’instance dirigeante du football mondial, a fait de la transparence un des thèmes centraux de sa campagne de réélection.