Un réseau de journalistes et OSC camerounais pour les questions « WASH »

Aujourd'hui le projet de mise sur pieds d'un réseau de journalistes ouverts à la société civile vient apporter un plus à une volonté du gouvernement sur la question de l'hygiène et l'assainissement au Cameroun. La coalition WASH (Water Sanitation and Hygiene) est née en effet en 2009, d'une initiative du ministère de l'Énergie et de l'eau et certains des principaux organismes du secteur pour améliorer la coordination entre les sept (07) Ministères concernés par la question. Mais déjà en 2008, (année internationale de l'assainissement) le Cameroun avait besoin d'un moyen de coordonner ses travaux dans l'eau et l'assainissement. Et précisément de contribuer à l'amélioration de la santé et le développement socio-économique par la promotion de l'eau, assainissement et hygiène pour tous. Ledit réseau s'appuie sur les modèles nationaux ouest africains. C'est une initiative de WaterAid et de WSSCC en vue de permettre aux journalistes de jouer un « rôle primordial dans l'accès à l'eau potable, mais aussi et surtout à l'hygiène et à l'assainissement pour les populations les plus pauvres dans notre sous région ». « AfricaSan 3 », prévue au Rwanda en juillet prochain donnera une occasion aux ministres en charges de ces questions et aux partenaires de développement d'y accorder un intérêt plus soutenu.

Un réseau aux objectifs bien précis, avec un grand pouce des médias en ligne

Les journalistes de la sous-région ouest africaine et le Cameroun, réunis en assemblée générale du 27 au 29 Avril 2011, ont voulu ainsi mettre en place une synergie d'actions afin d'assurer un flux d'informations de qualité susceptible d'influencer les politiques pour un meilleur accès des populations à l'eau potable, l'hygiène et l'assainissement. Les objectifs sont communs, tant les problèmes le sont : amplifier la voix des sans voix, assurer une meilleure qualité et le flux d'informations, un meilleur ciblage pour une influence accrue, tels sont les trois objectifs majeurs du réseau ouest africain des journalistes qui a vu le jour à Accra au Ghana. Les initiateurs de ce tout nouveau groupe entendent développer un réseau des médias, renforcer les capacités et créer des plates-formes pour articuler les voies des communautés afin de faire le lobbying et le plaidoyer sur les questions d'eau et assainissement. « Sans l'eau et l'assainissement, on ne peut pas aspirer au développement » et pourtant sur le continent, le contexte est bien illustratif du problème. L'échéance de la coalition WaterAid et WSSCC qui soutient cette dynamique étant prévue dans trois ans, il impératif que de nouveaux partenaires soient trouvés et associés à l'initiative.

Informer, éduquer et communiquer ensembles afin que ces droits soient respectés.

Au Cameroun, 46% de la population nationale n'a pas accès à l'eau potable dans les centres urbains. Le taux de couverture reste encore très faible dans les zones urbaine et périurbaine, entre 30% et 55%. Puis en zones rurales, 30% environ de la population est alimentée en eau potable. Hormis le faible niveau d'accès aux services d'eau, il faut y ajouter l'assainissement par les communautés pauvres. Liées à la forte demande en logements et à la précarité du logement social, aussi bien dans les grandes métropoles que dans les petites agglomérations, l'habitat spontané donne lieu au développement incontrôlé des quartiers sans toilettes, si non vétustes, des conditions d'hygiènes déplorables qui sont la cause de nombreuses maladies hydriques. L'ignorance se joint à la pauvreté pour favoriser l'essor de cette situation.

L'accès limité à l'information représente un défi majeur à l'amélioration et au maintien de la fourniture des services. En dépits de tout cela, il y a un certain nombre de groupes de la société civile et de structures qui travaillent à l'amélioration de l'accès à l'information, avec la création et l'offre de plates-formes ou d'opportunités pour que les citoyens s'engagent avec les gouvernements et autres responsables dans le secteur privé ou public. La nécessité de développer un réseau de médias, de renforcer les capacités et créer des plates-formes plus grandes pour articuler les voix des communautés est devenue extrêmement importante pour faire le lobbying et le plaidoyer sur l'eau et l'assainissement sur une échelle beaucoup plus grande. Il faut qu'ils aient une certaine connaissance du secteur pour pouvoir y influencer. Tel étant le véritable enjeu de la création de ce réseau.

Il est crucial qu'il existe des liens entre les OSC et les médias.

Pour améliorer l'accès à l'information et l'augmentation du plaidoyer afin d'influencer les politiques et de renforcer la participation des citoyens dans la fourniture des services d'accès à l'eau potable, l'hygiène et l'assainissement. L'harmonisation et le renforcement des relations entre ces deux principaux acteurs (médias et les OSC) au niveau national ainsi que dans toute la région Afrique en commençant par l'Afrique de l'Ouest et plus tard l'Afrique centrale dans un effort coordonné constituent des étapes importantes vers l'élaboration de politiques percutantes dans la région. À bien des égards, l'élan suscité par de telles relations porterait non seulement les questions touchant les personnes défavorisées dans le domaine public mais aussi générer des pressions sur les gouvernements individuels et collectifs afin qu'ils s'acquittent de leurs mandats dans le domaine de l'accès à l'eau potable, l'hygiène et l'assainissement.

Eddy Patrick DONKENG