Quel était le but de cette rencontre ?
Jean-Jacques Benoît : Il s’agissait de manifester la mobilisation des villes françaises et internationales pour ce projet. L’Icomos (Conseil international des monuments et des sites) doit en effet rendre d’ici quelques jours un rapport qui guidera l’Unesco dans son choix. L’implication de tous est nécessaire. Pas suffisante, mais nécessaire. Je crois que cette fois nos villes ont pris conscience que certaines critiques émises par l’Unesco en 2009 étaient justifiées. Nous avons bien travaillé pour y remédier.
Qu’est-ce qui a changé ?
Et bien par exemple nous n’avions pas de plan de gestion par rapport à l’environnement proche des sites et l’impact d’un classement sur cet environnement. Nous nous sommes dotés d’un plan qui prévoit notamment des aides à la rénovation pour les habitants de la Cité Frugès. Car un classement est aussi synonyme de contraintes.
A l’inverse, quelles retombées positives en attendez-vous ?
Ce sera la reconnaissance de l’oeuvre d’un architecte qui voulait offrir des logements de qualité au plus grand nombre. Pour Pessac c’est l’espoir d’une notoriété internationale qui viendra s’ajouter à celle du vin. 4 à 5000 personnes viennent déjà visiter la cité Frugès chaque année.
Vous serez donc fixés fin juin. Vous avez bon espoir ? Et que ferez-vous si vous obtenez le classement ?
Une fête, pour commencer ! Nous sommes raisonnablement optimistes. Un peu comme un élève qui a bien travaillé pour le bac : on a fait ce qu’il fallait, mais nous ne sommes pas à l’abri d’un impondérable. L’Unesco a parfois des critères face auxquels on ne peut rien. Mais cette fois nous avons un très bon dossier de candidature. Après la déception de 2009, je crois qu’on pourrait difficilement faire mieux. •
Propos recueillis par Sophie Lemaire