Depuis des mois, le Maroc connait une série de grèves qui, bizarrement, ne touchent que le secteur public! On pourrait dire que le Maroc vit “en état de grèves”!
Les fonctionnaires de la justice, ceux des services communaux, les médecins-internes, les ingénieurs, les enseignants du primaire au supérieur, les agents de la conservation foncières, les postiers, et je dois en oublier une belle pelletée, sont en grève, parfois de manière sporadique, d’autres fois deux jours par semaine depuis des mois!
Pourtant, le Maroc continue à fonctionner! L e pays n’est pas bloqué même si bien sûr les administrés souffrent de cette situation.
La rumeur d’une année blanche dans le domaine de l’enseignement circule avec insistance : quelque soit le forme de cette “année blanche”, les résultats seront catastrophiques pour un secteur au bord du gouffre!
Les médecins-internes menacent de durcir leur mouvement qui pourrait à la démission collective et à l’exode en masse des médecins formés par le pays vers d’autres cieux!
Les ingénieurs semblent plus concernés par la construction de leur carrière que par celle des routes, des ponts et autres ouvrages d’art dont le pays a besoin!
Les fonctionnaires en général ne sont pas syndiqués, cela est de notoriété publique : je défie tous les syndicats de fournir aux citoyens des statistiques fiables et vérifiées de leurs adhérents!
Pourtant, les appels à la grève sont suivis religieusement ? Quelle est l’explication de cette anomalie?
A mon sens, elle réside que le droit de grève s’est transformé en droit de ne pas travailler et de continuer à toucher son salaire!
Si les syndicats étaient de bonne foi et s’ils avaient une vue globale et constructive, ils devraient oublier cette stratégie de “grèves inutiles” pour ne pas dire de “grèves nocives”, et opter par une “gréve utile”.
Je veux dire une grève générale d’une journée qui bloquerait le pays, qui montrerait la force et l’impact du mouvement syndical et qui mettrait en évidence la mobilisation de TOUS les salariés du pays, toutes catégories confondues.
Mais une telle action est inconcevable, parce les syndicats sont divisés et ont tous des arrières-pensées politiques ou personnelles, parce les intérêts des uns et des autres sont contradictoires, et surtout parce que les revendications ne sont ni clairement définies ni objectivement réalisables!
A cet égard, j’ai lu dernièrement sur la une d’un quotidien : “AMAOUI (le SG de la CDT) VEUT LA PEAU DES BANQUIERS”? Est-ce là une revendication sociale des employés de ce secteur?
Le Maroc pourra-t-il résister longtemps encore à ces tensions sociales, souvent justifiées mais parfois provoquées?
Il existe une limite à toute tension avant que la situation ne bascule dans le chaos : qui a intérêt à ce que cela se produise?