Anish Kapoor au Grand Palais : c'est gonflé !

Publié le 10 mai 2011 par Alexia Guggémos @alexia_guggemos
Jusqu'au 23 juin, une sculpture monumentale gonflable aux formes organiques a envahi le Grand Palais : 100 mètres de long, 17 mètres de haut, pour une masse globale de 72 000 m3... Dédiée à l’artiste chinois Ai Wei Wei, victime de l’oppression politique dans son pays, l’œuvre est intitulée « Léviathan ». L’artiste britannique Anish Kapoor, d’origine indienne, fait ainsi référence à la monstruosité, bien sûr, mais aussi au Traité politique de Thomas Hobbes (1651) dans lequel le philosophe britannique compare le corps humain à une machine. Elle n’est pas sans rappeler non plus les sculptures en bronze du Britannique Henri Moore (1898-1986). A la différence majeure que l’œuvre de Kapoor, composée de vide, se génère elle-même.

A l’intérieur de la matrice, le rouge domine, vibrant, flamboyant, intranquille… L’émerveillement nait d’un rayon de soleil qui, parfois, voit l’immense verrière se refléter sur ses flancs. La lumière interagit. La peau en polyester irradie. Assemblage et tension. Utilisée pour sa couleur et sa translucidité, la bâche de 22 000 m2 qui compose la structure nous renvoie à nos interrogations. Comment le lieu crée-t-il la forme ? Richard Serra nous avait fait lever le nez en l’air en 2009, Christian Boltanski nous avait réfrigéré au sens propre comme au figuré en 2010, Anish Kapoor nous invite à appréhender le vide et le plein, magistralement.
> Infos pratiques sur www.monumenta.com