Je n'ai pas ramené de tee-shirt estampillé "I
Je sens poindre votre déception...
Non, en fait, à la surprise générale, j'ai traîné du côté des bouquins... Comment ça, je suis prévisible ?
Ca faisait un moment que je cherchais un livre sur la période des derniers Valois, histoire de remettre un peu d'ordre dans mes souvenirs des guerres de religion, de la Saint-Barthélémy, des règnes des fils d'Henri II et de Catherine de Médicis, les Guise, etc...
Ouais, je sais, parfois, j'ai des envies bizarres...
En même temps, ceux qui me connaissent sauront que, quand ça n'est pas bien clair, bien rangé chacun dans sa petite case, ça me pose un problème et, là, c'était le cas sur cette période d'une trentaine d'années.
Ceci dit, je rassure tout de suite tout le monde, il y a une multitude d'autres périodes historiques qui sont encore brouillardeuses mais je n'ai pas eu l'occasion ou l'envie de m'y pencher...
Pour en revenir à nos moutons, j'ai donc trouvé un livre "Les derniers Valois" de Janine Garrisson qui répondait a priori à ce que j'attendais puisque c'est le récit des règnes des trois fils d'Henri II et Catherine de Médicis, de la Saint Barthélémy, de la paix de Saint Germain, de la Ligue, des Malcontents.
Donc, oui, au final, on peut dire qu'il m'a permis de mettre au clair pas mal de choses sur François II, Charles IX, Henri III et leur vieille peau de mère. Pourtant, je n'ai pas été enthousiasmée par cette lecture que j'ai trouvée heurtée, voire fastidieuse.
Peut-être aussi qu'après Stephan Zweig et François Kersaudy, qui avaient mis la barre très haute, il était difficile de passer ?
Ou alors est-ce le parti pris de raconter les évènements par thème plus que chronologiquement ou alors, celui de ne pas vraiment nous raconter une histoire mais de nous faire un catalogue et son analyse des archives et évènements ?
En cela, le livre est parfaitement documenté et j'ai bien remis de l'ordre dans tout ce fatras mais j'avoue qu'il a fallu que je m'accroche ferme pour arriver au bout.
Je n'ai pas eu la possibilité ou l'envie de me laisser porter par l'histoire...
L'auteur a même réussi à légèrement ternir l'image que j'ai d'Henri III qui est, pourtant, un roi très cultivé, très intelligent, très modéré mais qui a eu le mauvais goût d'être roi à la pire époque (ou peu s'en faut !) de notre histoire...
A aucun moment, je n'ai eu l'impatience de me retrouver au soir pour pouvoir reprendre ma lecture et je trouve que c'est extrêmement dommageable !
Voilà, c'est ça ! Ce livre m'a fait pensé à un bouquin d'histoire de lycée (en bien plus détaillé !) ! Vous vous souvenez des chapitres commençant par un résumé des faits puis une analyse de documents ? Le même à l'exception de la volée de questions que nous avions à traiter au lycée et que, là, l'auteur nous épargne...
Quelques exemples ?
On nous parle de la "trahison" de François d'Alençon (le dernier fils de Catherine qui mourra sans régner) qui avait rejoint le groupe des Malcontents (des catholiques modérés qui s'opposaient au roi qu'ils considéraient trop sous l'emprise des ultra-catholiques de la Ligue menée par le duc de Guise, celui-là même qui fut raccourci par Henri III à Blois) et on évoque juste le fait qu'il se pourrait que ce ne soit pas réellement une trahison mais plutôt une volonté royale de marquer le pas vis à vis des Ligueurs sans se mettre la moitié du pays à dos. J'aurais aimé que Janine Garrisson nous raconte ceci d'un peu plus près, nous explique pourquoi cette hypothèse pourrait prévaloir sur celle de la trahison familiale.
De même, Henri de Navarre est évoqué (il eut été difficile de faire sans quand même !) mais rien n'est détaillé à son sujet sur, par exemple, les sentiments des Valois à son égard et non pas seulement sur un plan politico-dynastique.
J'aurais également aimé qu'on nous parle des fêtes à la cour, des mignons, des histoires de coeur des rois mais, au chapitre, culture et vie privée, hormis une dizaine de pages analysant en long, en large et en travers les ouvrages figurant dans la bibliothèque de Catherine avec classification par thème, par auteur, par langue, et un autre lot de pages nous expliquant que les documents relatant le cérémonial du quotidien d'Henri III ne sont pas forcément sans contradiction et que, du coup, on ne sait pas trop s'il recevait les ambassadeurs les lundis, mercredis et vendredis ou les lundis et jeudis, on n'en apprend pas vraiment plus !
En conclusion, je suis contente de l'avoir lu, le but initial a été atteint mais sans grand plaisir et sans y adjoindre le plaisir de petites choses superflues qui font l'attrait de l'histoire...
A bientôt !
La Papote