La cruauté et l’injustice d’après-guerre !
D’un côté, on découvre un Japon en déclin, où licenciements, réformes, espionnage, grèves et meurtres politiques font la une des journaux. De l’autre, on découvre la famille Tengé qui sombre lentement dans le drame et l’horreur, afin de défendre pathétiquement sa notoriété.
La famille Tengé apporte une série de protagonistes aux caractères hétérogènes. Entre les traîtres, les meurtriers, les femmes violées et les enfants battus, Osamu Tezuka nous livre un récit plein de cruauté et de noirceur. Et au milieu de cet environnement abject, afin de mieux faire ressortir la cruauté et l’injustice (tout en sachant éviter les lourdeurs), il place une mignonne petite fille de quatre ans : Ayako !
En introduisant une enquête policière et une histoire d’espionnage à cette chronique familiale et sociale, Osamu Tezuka va encore augmenter l’intérêt de ce récit qui balance habilement entre réalité historique et fiction.
Mais, si, tout comme Jirô Taniguchi, Osamu Tezuka est un grand maître mangaka au niveau du scénario, il n’a clairement pas été à la même école de dessin. Heureusement on s’habitue vite à son dessin stylisé, qui n’entrave en aucun cas la lisibilité du récit.
Bref, tout comme pour « L’histoire des 3 Adolf », Osamu Tezuka nous livre une histoire prenante au sein d’une série au nombre de tomes réduit, mais au graphisme qui risque d’en rebuter plus d’un, même s’il est très lisible.
Je dois aussi avouer qu’au moment où Jiro Tengé et son père font apparaître un vieux goban pour jouer une partie de Go, j’avais envie de suivre la partie en entier, mais c’est certainement parce que je suis encore un peu accro à la série « Hikaru No Go« .
Notons également qu’en 2004, ce récit fut méritoirement nominé dans la catégorie «Patrimoine de la bd» à Angoulême.