Avant de lever le voile sur les nombreux mystères de la série, Assassin’s Creed: Revelations doit lui-même se déshabiller pour nous révéler un peu de sa chair. Je vous liste ainsi les informations récemment dévoilées sur ce testament des deux grands personnages de la franchise :
Histoire :
On a passé beaucoup de bons moments avec notre vieil ami Ezio. Tellement en fait, qu’il se fait vraiment vieux depuis le temps. En effet, notre play-boy italien est désormais un quinquagénaire et bien atteint de la canitie. Mais rassurez-vous ! Logique Ubisoft oblige, Ezio est plus fort que jamais (à croire qu’ils préparent leur propre club de Retraités Extrêmement Dangereux avec Sam Fisher). Il est aussi plus sage, et s’interroge donc sur sa vie en tant qu’Assassin. Pour trouver des réponses, il se rend sur les terres de ses ancêtres à Masyaf qui était le fief des Assassins. Je dis bien “était”. En effet, arrivé sur place il découvre que ses ennemis jugés, les Templiers squattent la résidence de ses aïeux (quoi de plus rageant). Un peu fâché, il attrape alors l’un d’eux qui lui révèle la raison de leur présence : un artéfact leur permettant de triompher des Assassins y serait scellé. Mais pour le débloquer, 5 sceaux sont nécessaires. À la recherche de ceux-ci, Ezio se rendra à Constantinople “fraîchement” conquise par l’empire ottoman dont celui-ci n’a pas complètement réussi à débarrasser la ville de ses anciens occupants byzantins, notamment les Templiers…
Personnages :
Portrait d'une jeune Vénitienne par Albrecht Dürer (1505)
- Yusuf Azim est un collègue et homologue d’Ezio dans la ville de Constantinople. Une certaine rivalité existe entre les deux personnages.
- Manuel Palaeologos est l’héritier légitime du trône byzantin. Celui-ci entretient des relations avec les Templiers mais sa loyauté à leur égard est douteuse.
- Le prince Şehzade Ahmet est l’un des potentiels successeurs du sultan Bayezid II et gouverne la capitale en son absence. Il se bat pour l’obtention du trône contre son père et son frère Selim Ier.
- Soliman (l’unique fils de Selim), alors âgé que de 17 ans, est seulement le gouverneur d’une province. Soliman remarque la sagesse d’Ezio qui lui apprend énormément de choses. Réciproquement, Ezio voit en lui un avenir radieux. Une prédiction visiblement correcte puisque Soliman deviendra le “Magnifique” sultan qui sera l’un des plus illustres dirigeants de l’empire ottoman.
- Sofia Sorto, une libraire vénitienne très curieuse installée au cœur de la ville. Elle fut inspirée du Portrait d’une jeune femme vénitienne d’Albrecht Dürer.
Lieux/Univers :
Le seau d'Altaïr ! ... je sais, c'était nul.
Comme dans le précédent opus qui se concentrait sur la ville de Rome, on reste principalement à Constantinople en 1511. La capitale turque serait plus dense et plus grande que Rome qui, je vous le rappelle, fut la plus grande ville jamais créée de la série. La ville eurasienne est divisée en 4 parties : Constantin, Beyazid, Imperial et Galata. On visitera néanmoins d’autres lieux tels que Cappadocia, une ville sous-terraine templière équivalente au Masyaf des Assassins.
Comme expliqué dans le synopsis plus haut, la quête principale du héros dans ce volet sera la recherche de ces fameux sceaux. Quatre d’entre eux sont en fait dans la nature, et un sceau est déjà en possession d’un Templier. Mais celui-ci se fait discret, et le jeu plonge enfin dans le monde des sociétés secrètes, chaque camp dissimulant -vraiment- leur appartenance à un ordre (pour Ezio, il s’agit de cacher son vrai job à sa nouvelle copine Sofia).
Chaque sceau fait revivre à Ezio les mémoires d’Altaïr, le héros du premier jeu et l’ancêtre des deux autres protagonistes. Ça fait un peu les souvenirs dans les souvenirs dans le rêve du rêve de Cobb, euh non, Desmond pardon. Mais c’est toujours un plaisir de retrouver notre bon vieux syrien.
Gameplay :
Ezio qui fait joujou avec son nouveau crochet.
En termes de gameplay, l’ajout qui se fera et qui se fait déjà le plus remarquer doit être le crochet attaché au bout de la lame secrète. Celui-ci, bien que donnant un léger look pirate à notre Ezio, apporte bien de nouveautés que ça soit dans le combat ou dans la navigation. D’ailleurs, notre italien à la tendance a pour une fois du retard puisqu’il est le dernier à utiliser cet article à la mode parmi les Assassins de la ville. Il permettra à Ezio de grimper rapidement en permettant des sauts verticaux plus hauts que jamais, de se projeter sur une longue distance en utilisant les pots de fleurs et d’emprunter les tyroliennes. En combat, il permet d’attraper un adversaire afin d’enchaîner un combo ou même pour éviter l’affrontement l’aidant à passer par dessus un ennemi.
On ne sait pas si il tente de combler le poste de ben Laden ou s’il est s’est mis à Minecraft, mais Ezio a appris à fabriquer ses propres bombes. Environ 300 types de bombes (selon leur effet et leur puissance) seraient faisables en fonction des différents ingrédients. Par exemple, certains reprendraient l’effet fumigène (apparu depuis le II) tandis que d’autres éparpilleraient des chausse-trapes, ou encore on verrait des ancêtres de flashbangs, etc.
Avec ces nouveau équipements, les commandes ont été un poil modifié : le crochet est assigné à la touche main libre (B/Cercle) et les bombes sur la touche tête (Y/Triangle).
La “vision d’aigle” a lui aussi été amélioré, devenant le “sens d’aigle”. Désormais, le sixième sens d’Ezio affûte également son ouïe lui permettant d’écouter des conversations lointaine et les battements de cœurs de ses -futures- victimes nerveuses. Cet instinct permet aussi de prévoir les trajectoires des gardes, offrant à Ezio la possibilité de préparer une embuscade ou un piège.
Les tours Borgias introduites dans Brotherhood sont remplacées par un système plus élaboré : chaque quartier de la ville doit être gouvernée par un repaire des Assassins, débloqués après une mission pour chacune de ces zones. Les missions sont uniques contrairement aux captures des tours Borgias qui utilisaient le même schéma (“je te fous un capitaine, quelques gardes et une tour à brûler, maintenant démerdes-toi”). Comme pour les tours, le contrôle d’un territoire permet d’améliorer les structures de la zone y compris le repaire en soi (ce qui ajoute des tyroliennes sur le toit). Contrairement aux tours, les repaires ne sont pas acquis pour de bon sauf si l’on y place un maître Assassin. Sinon, ils peuvent être reconquis par des Templiers suscités par le niveau de votre notoriété. Lors d’une attaque, Ezio doit aller aider la défense soi-même ou envoyer des recrues par le biais d’un autre repaire. L’échelle de niveau des Assassins a d’ailleurs augmenté jusqu’à 15 (précédemment 10). Aussi, lors des missions à “l’extérieur”, ils ne s’agit plus d’envoyer ses recrues à des quêtes quelconques mais d’un véritable jeu de stratégie afin de contrôler les villes méditerranéennes. Cela vous récompensera non seulement financièrement mais également par des ingrédients de bombes exclusives à certaines villes.
Les missions “exotiques” (comme celles des machines de Léonard) sont de retour. Revelations adopte en parallèle les missions aléatoires à la Red Dead Redemption qui surgissent à tout moment (braquages, demoiselles en détresse, etc.), et que vous pouvez tout à fait ignorer. On retrouve également les niveaux de plates-formes Prince of Persia-like qui seront centrés encore une fois sur un personnage historique (Romulus dans Brotherhood).
C’est bien beau tout ça, mais qu’est-il arrivé au présent, à Desmond vous dites-vous ? Et bien il est actuellement dans le coma (je ne vous en dirais pas d’avantages pour les gens qui nauraient pas terminé le dernier chapitre), et est mis en repos dans un espace appelé “la chambre noire”, un espèce de mode sans échec de l’Animus. Dans cet endroit, Desmond doit faire le tri de ses souvenirs qui est à la fois l’environnement de jeu. Avec cet espèce de mind-puzzle, on nous promet un tout nouveau type de gameplay pour la série. Desmond doit trouver le moment clé de l’histoire qui lie ses ancêtres Altaïr et Ezio à lui, sans quoi il ne pourra pas se réveiller…
Technologie :
Côté réalisation, Revelations se voulant plus cinématique tout en accentuant le mélange narration/gameplay, on utilise une nouvelle technologie de capture d’animations faciales nommée “MoCam“. Composé d’une seule caméra montée sur un casque qui filme le visage de l’acteur, le dispositif commence d’abord par enregistrer différentes expressions pour s’accommoder à son porteur. Lors du vrai jeu (d’acteur), le logiciel reconnaît les expressions et les incorpore dans un personnage du jeu. L’animateur peaufine éventuellement ces animations. Cette méthode est utilisée en couple avec une technologie qui enregistre différents visages pour mélanger (de façon pertinente) les traits de chacun d’entre eux, créant ainsi de nouveaux visages.
Multijoueur :
Suite au succès du multijoueur de Brotherhood, il n’était pas question que cette nouvelle facette du jeu ne revienne pas. Le mode multijoueur de Revelations est plus ancré dans la narration, l’augmentation du niveau signifiant l’ascension à travers les grades d’Astergo. On vous donne alors plus d’informations sur ce qui se passe actuellement. Des nouveaux modes de jeux (aux côtés d’anciens) incluent également des quêtes narratives. La personnalisation est également plus poussée, bien entendu pour l’apparence et pour les équipements mais on pourra dorénavant créer son clan avec son propre insigne.
Le matchmaking sera plus rapide et les joueurs peuvent préciser le mode de jeu recherché ou changer les options de jeu pour une revanche. Ils pourront également créer des playlists personnalisées. Ubisoft prévoit des tournois.
Certains personnages sont mis à disposition en montant en grade, tandis que d’autres sont débloqués depuis le mode solo. En voici quelques uns (on ne sait pas lesquels sont débloqués dans le solo ou dans le multi pour l’instant) :
- Vanguard : Une cosaque qui défend sa partie des ottomans avec acharnement. Elle est appuyée par les Templiers qui lui promettent le pouvoir et la richesse.
- Guardian : Cousin lointain d’un sultan en Afrique de l’Est, il est fidèle à l’idéologie des Templiers : la paix à travers l’ordre et la stabilité.
- Sentinel : Un ancien Assassin qui a rejoint les Templiers suite à la paix entre ces derniers et les Ottomans.
- Bombardier : Un artilleur de l’armée Ottomane en apparence, mais en réalité un agent d’un groupe rebelle étroitement lié aux Templier.
Contrairement à mon inquiétude, Assassin’s Creed: Revelations ne se repose pas sur ses lauriers en nous proposant une importante dose d’améliorations en termes de gameplay, ne se limitant pas à la simple extension du scénario. Malgré l’adoption de la fabrication annuelle à la chaîne, ce nouvel et dernier épisode à la Renaissance de la franchise peut-être attendu avec impatience même si il va rapidement sortir en cette fin d’année.