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Le PASS CONTRACEPTION, une rustine …

Publié le 10 mai 2011 par Veille-Education

Le soutien du Ministre de l’Education Nationale à la mise en place du PASS CONTRACEPTION par la Région Ile de France, ouvre une voie royale à un dispositif qui tente de se justifier par le développement du nombre des grossesses d’adolescentes et corrélativement de celui des interruptions volontaires de grossesses chez les mineures.

Les chiffres sont en effet préoccupants et il est urgent d’agir. Ceux qui insistent sur la nécessité d’un tel dispositif entérinent de facto l’échec de la façon dont est appliquée notre politique nationale (circulaire n° 2003-027 du Code de l’éducation), qui a rendu les séances d’Education Affective, Relationnelle et Sexuelle en milieu scolaire obligatoires.

Alors que ce texte insiste sur l’importance d’aborder ces questions avec les jeunes dans toutes les dimensions de la personne, ces fondements mêmes sont souvent abandonnés au profit d’une approche purement « hygiéniste », sans ambition. Ceci, bien souvent, par manque de moyens financiers accordés aux associations en mesure de faire intervenir des professionnels formés, éducateurs à la vie ou conseillers conjugaux et familiaux. Le retard pris est considérable.

Pourtant il s’agit d’un véritable enjeu de société, en lien avec les difficultés croissantes des familles à jouer leur rôle de premier lieu d’intégration sociale, permettant aux jeunes de devenir autonomes, responsables, capables de relations harmonieuses et par conséquent acteurs dans la société.

Le PASS CONTRACEPTION répond peut-être à des préoccupations louables, mais présente quelques risques :

• Banaliser l’acte sexuel. Dans « relation sexuelle », il y a d’abord le mot relation. Dans l’approche «hygiéniste » de la sexualité une part importante de l’être humain semble oubliée au profit de la seule dimension physique et en particulier de la santé. Il est primordial d’aider les jeunes à prendre soin de leur bien-être affectif, de leur santé et de leur capacité d’être en relation avec les autres en tant que sujet.

• Disqualification des parents : La distribution des PASS CONTRACEPTION peut affranchir certains parents, tentés de démissionner de leur responsabilité d’éducateurs. Il est important qu’ils se sentent concernés et en responsabilité d’éducateurs légitimes, en gardant à l’esprit le respect de l’intimité de leurs enfants.

Le PASS CONTRACEPTION risque de freiner la mise en place d’une action en profondeur, qui ne pourra s’affranchir d’une aide apportée aux parents et aux adultes en responsabilité de jeunes dans leur difficile mission. C’est une question d’ambition de notre société pour ses jeunes, pour qu’ils puissent accéder à une sexualité développant leur capacité d’aimer et de respecter eux-mêmes et les autres.

Peut-être faut-il en passer par le PASS CONTRACEPTION, mais ne renonçons pas à aider nos enfants à donner du sens à leurs actes. Nos rencontres avec les jeunes nous prouvent que même s’ils sont bien souvent soumis à leurs pulsions, ils y aspirent au plus profond d’eux-mêmes

Jean-Eudes TESSON, marié, père de 5 enfants, est dirigeant d’entreprise, Conseiller Conjugal et Familial et Président du CLER Amour et Famille, membre du bureau de la commission respect de l’Homme du MEDEF et membre de l’Observatoire de la parité Hommes/Femmes.
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