Ce sont deux vies de femmes que l'on suit dans ce roman aux multiples voix et souffles d'air. Deux femmes que tout oppose.
Lexie, à la fin des années 50, quitte enfin le Devon pour Londres, elle y deviendra journaliste et la compagne du célèbre critique et marchand d'art, Innes kent.
Dans un Londres plus récent, quarante ans plus tard, Elina vient d'accoucher d'un petit garçon. Ce acte a failli lui coûter la vie. Ted, son mari, la soutient, s'inquiète pour elle, et en même temps semble s'enfoncer lui-même dans des visions angoissantes d'un passé qu'il ne reconnaît pas.
Allez, oubliez très vite la couverture inadaptée de ce roman riche et polyphonique, et le titre mielleux qu'on lui a assigné (pourtant conforme à son titre original anglais ?!)... et entrez dans une intimité de maternité toute fraîche, de féminité combative et de force narrative prenante.
Maggie O'Farrell excelle dans la description des petits détails, c'est son vrai point fort, et nous avançons ici avec elle - et avec délectation - d'objet en objet, de pas en pas, dans un récit puissant qui ne cesse de se heurter aux murs destructeurs des non-dits. J'ai aimé ce qu'elle y mettait de bouleversant, de quelquefois simplement tendre (le souffle de la respiration d'un enfant dans un cou de mère) et par instants de vraiment magique. Mais ce roman n'est pas fait que de détails, il est également fait d'histoires, de destins qui se croisent, de hasards qui n'en sont jamais vraiment. Il évoque avec brio le bouleversement que toute naissance crée dans une famille (redistribution de cartes et de rôles obligent).
Une vraie lecture coup de coeur pour cette auteure qui confirme ainsi tout le bien que j'avais déjà pensé d'elle avec Quand tu es parti !
Me voici contrainte et forcée de noter ses autres titres non lus sur une liste déjà longue comme le bras, damned !
Cathulu a été la tentatrice !!
Sinon, je souhaite un bon anniversaire aujourd'hui à ma petite soeur qui est la maman vaillante de trois garçons plein de vie !!