Le Christ à ciel ouvert (L'Age d'Homme, Poche suisse, Lausanne, 2006)
Georges Haldas,
"Vous ne voudriez tout de même pas qu'au mystère et à l'abomination du mal j'ajoute encore l'insanité d'une explication." G. Haldas (p.107)
Avons-nous besoin d'un nouvel enseignement sur le Christ ? Qui de nous pourrait dire, aujourd'hui, que nous n'avons pas assimilé et dépassé cette « figure » ? Un poète ? Avons-nous besoin de poètes aujourd'hui, nous qui avons le « printemps des poètes » ?
Pour répondre à ces questions je devrais en passer par une rencontre, une rencontre avec un éditeur. Moi, qui ça ? Moi, celui qui conspue les livres-choses-produits ? Oui... je n'en suis pas à un paradoxe près, il sont la vie qui vit... et pour les autres, tant pis !
Alors, quoi ? Alors, imaginez-vous un seul instant qu'un éditeur, et un « solide », « installé » depuis belle lurette ; qu'un tel éditeur puisse, très simplement, par un matin beau et ensoleillé, bien que frais, forcément frais du mois de janvier, boire un café au sous-sol de son bureau avec l'un de ses lecteurs ? Assumer ainsi son rôle de passeur, autour d'une table, une tasse encore fumante au bout des doigts et... parler, parler des êtres, des personnes... des livres, oui, mais surtout des textes, avant tout, avant tout...
Voilà ! Avant cette rencontre je savais déjà le vrai passeur derrière les livres, les textes, les textes des êtres...
Et ? Eh bien lorsque j'ai « découvert » Haldas, j'ai découvert Haldas. Par-delà les livres et les textes. L'être, la personne... le poète, le poète qui est l'icône de la personne. Le poète qui fait que devient possible l'iconisation du texte, la transhumanisation... Le poète qui est la présence invisible de la personne...
Et puis ? Le Christ là-dedans... J'ai rencontré Haldas dans son texte « Les poètes malades de la peste »... Le Seigneur y est ! Et puis, et puis l'éditeur-passeur ma « foutu » entre les mains deux livres de Giovanni Papini, deux livres dont « L'Histoire du Christ »...
Il faut vous dire que depuis des années mon meilleur ami, et frère en Christ, essai de me faire lire Papini (son passé iconoclaste et futuriste devrais me le rendre, sinon sympathique, du moins, attrayant), sans succès... Non, vraiment... Et puis, là, une conjonction, une incroyable conjonction... et je fonds !
Et Papini évoque le poète-Christ... et cette lecture me renvoie à Haldas ! Au milieu, au centre même, un ami très cher et l'éditeur-passeur...
Alors quoi ?
Alors, oui, nous avons toujours besoin d'un nouvel enseignement, et, au-delà d'une nouvelle rencontre avec Lui... et tant pis pour les « poètes » du printemps qui font semblant de l'ignorer !