Certains trouvent que l'on en fait un peu trop avec la commémoration du 10 mai 1981, qu'il y a beaucoup d'angèlisme et finalement d'oublis dans toutes ces festivités. C'est probablement vrai, mais il n'empêche, j'ai éprouvé beaucoup de plaisir au cours de ces derniers jours, et pas seulement par nostalgie. Cela fait 4 ans que l'on nous broie le cerveau matin, midi et soir avec Sarkozy, alors qu'un autre fasse l'actualité, même mort, c'est une formidable respiration intellectuelle. Mais ce n'est pas tout, parce que l'indécrottable optimiste que je suis veux voir un signe positif dans tout cet emballement médiatique : celui d'une aspiration réelle au changement, celui de retrouver une gauche porteuse d'espoir et d'imagination. Je veux croire que l'espoir d'une société meilleure, plus juste et tolérante, brûle encore un peu chez nombre de mes compatriotes. Une croyance en un monde où les mots culture, éducation, humanité seraient plus importants que les vocable argent, profit ou rentabilité qui font figure de valeur définitive aujourd'hui.
Pourtant, il y a quelque chose qui gêne quand même dans tout cela : tout est centré autour de la figure de François Mitterrand. La gauche aurait donc définitivement intégré la logique de la cinquième République où la figure du sauveur suprême prévaut sur la bataille des idées.
Je n'enléve rien à la victoire de François Mitterrand, qui fut un formidable homme d'état, malgré des tâches sombres certes, mais qui avait une certaine idée de la fonction qui était la sienne. Pour autant, la victoire du 10 mai 1981, est d'abord et avant tout celle du peuple de gauche. Celui qui a failli changer le cours de l'histoire en 1968, celui qui a lutté dans les entreprises, celui qui a porté la campagne de Mitterrand pendant des mois. Il ne faut jamais oublier que la victoire de la gauche en 1981, n'est que le débouché politique de tous ces mouvements qui sont nés avec Mai 68.
L'arrivée de la gauche au pouvoir ne s'est pas faite que sur le rejet de la droite, elle est d'abord le fruit d'un espoir, dont François Mitterrand a tiré bénéfice. Comme Lionel Jospin dans une moindre mesure avait tiré profit du mouvement de 1995. Alors n'oublions pas que le formidable mouvement contre la réforme des retraites attend lui aussi son débouché politique, mais pour cela, il ne suffira pour les futurs candidats d'être raisonnables. Il faudra faire rêver, remettre au goût l'idée qu'un autre monde est possible. Faute de quoi, l'élection peut être gagnée, mais elle ne sera pas considérée comme victoire par le peuple. Et gare aux désillusions !
Sur le sujet :
jef a un avis très mitigé sur l'élection de François Mitterrand.
Sur d'autres sujets :
L'actualité vue de façon originale, c'est sur le journal de personne.
Pour rire un peu, la meilleure imitation de Robert de Niro, se trouve sur tropicalboy.
Pour découvrir une liste de sites et blogs de gauche impressionnante, il faut aller chez des pas perdus.