J’ai raconté il y a quelques semaines les liens qui unissent l’amateur de cinéma que je suis à l’acteur Redford, pourtant il ne faudrait pas croire que son travail de cinéaste m’ait moins accompagné au fil des années. Des sept longs-métrages que « Bob » a réalisé avant The Conspirator, seul Milagro n’est jamais parvenu jusqu’à mes yeux. Et au milieu coule une rivière fut l’un des premiers films à m’avoir profondément ému au cinéma, alors que je n’avais pas encore douze ans. Ma mère était venue me chercher à la sortie du collège pour me proposer de l’accompagner. Je me souviens avoir grogner, un peu, mais m’être finalement laissé entraîner, un peu pour lui faire plaisir, un peu pour avoir une bonne excuse pour ne pas faire mes devoirs, mais pas franchement pour le film en lui-même, une histoire de pêche en VO, pas franchement la tasse de thé d’un collégien de 11 ans.
Robert Redford n’est certainement pas le plus grand cinéaste américain, même pas le meilleur acteur reconverti en réalisateur, mais son cinéma sachant allier classicisme et audace force la curiosité. Il est trop tôt pour que je perde espoir de voir The Conspirator, son récit du procès ayant suivi l’assassinat d’Abraham Lincoln, sur grand écran. Le film est sorti il y a quelques semaines aux États-Unis dans des conditions difficiles (une période de l’année peu propice, une combinaison de salles indécise semblant condamner le film avant même sa sortie) et a malgré tout réussi à trouver un public assez inespéré alors qu’il semblait condamner à passer inaperçu.
Cette info découverte au détour d’une phrase dans Le Monde, annonçant que le huitième film réalisé par Robert Redford n’avait pas trouvé de distributeur pour le sortir en salles en France, m’a fait pester lundi matin. Mais n’a pas encore éteint l’espoir de tout de même le voir débarquer sur grand écran dans les mois à venir. Dieux du cinéma, venez à moi !