On peut tenter deux approches pour catégoriser cette population tant décriée.
1- L'approche objectiveLa première approche consiste à utiliser des données chiffrées objectives.Le seuil de pauvretéIl est fixé à 790 euros en France en 2008 (50% du revenu médian). Mais si l'on est pas pauvre, on est pas pour autant riche.Classes moyennes et classes aisées Par définition, la classe moyenne se situe au dessus des classes pauvres et en dessous des classes aisées.En respectant strictement cette position intermédiaire, l’Observatoire des inégalités propose le découpage suivant, en s’appuyant sur la définition utilisée par le Crédoc :Si l’on considère les revenus après impôts et prestations sociales (données 2008), on obtient les seuils suivants :
Le problème de ce type de définitions, comme le reconnaît d'ailleurs l'Observatoire des inégalités, est qu'elles sont très simplificatrices.
2- L'approche subjective
La foire aux seuils
Dans le cadre d'une enquête, le Crédoc a posé la question suivante : "A partir de quel montant de ressources peut-on se sentir riche?".Réponse des Français : 4.660 euros par personne et par mois.
Un autre sondage, mené par Ipsos pour France-Soir, fixe le seuil à 6.456 euros nets par mois pour un couple avec deux enfants.
Chiffres intéressants car finalement pas si éloignés des seuils définis par le Crédoc (cf paragraphe précédent).
Néanmoins, ici encore, par delà les moyennes, les choses sont plus complexes.
Ainsi, la réponse dépend fortement de la position que l'on occupe. Un ouvrier fixe le seuil de richesse à 5.351 euros, un retraité à 7.010 euros, un cadre supérieur à 8.047 euros...
Plus on gagne de l'argent, plus la perception du seuil de la richesse s'élève.
Psychologie
Ce raisonnement a été observé par le psychologue américain David Krueger.
Ce dernier a fait passer le test suivant à des centaines de personnes :
Répondez aux questions
Mon revenu mensuel (ou annuel) est de …… euros. MAIS pour être heureux et à l’abri du besoin (suffisamment riche, donc), j’aurais besoin de…. euros
Il a constaté que dans 9 cas sur 10, les gens répondent que leur revenu devrait être le double de son niveau actuel pour qu’ils se sentent heureux et à l’abri du besoin. Mais ce n’est pas tout. Cette logique s’autoalimente. Ceux qui ont effectivement vu leur revenu doubler ont parallèlement doublé le montant de leur revenu idéal.
Cette logique s'explique aisément par le fait qu'à mesure que les revenus d'une personne augmentent, son niveau de consommation s'accroît également et tout particulièrement son niveau de dépenses contraintes (remboursement de crédit immobilier, écoles privées, dépenses de garde d'enfants...), ce qui réduit les revenus pouvant être consommés ou épargnés librement dans des dépenses plus accessoires, voire luxueuses. Au final, le riche c'est toujours l'autre...