Je me souviens
le temps des paroles au vent
pesant de mon esprit agité
fidèles à bercer une peine
un espoir frileux
un rien qui disait tout
Ô mon intime d'ombre
en quel refuge
quelle fêlure de mon âme
as-tu enfoui tes vains sanglots
Je me souviens
le temps précieux que celui que l'on perd
le coeur éperdu
dans l'odeur du papier de sang et d'encre
émotions enchevêtrées
Ah les secondes imperméables aux rumeurs du monde
Ô mon intime entend ma voix
elle dit l'écho poussiéreux
l'inquiétude
où tu l'as laissée
J'embrasse l'air comme on expire
du dernier souffle inconsolable
à grandes goulées de rien…
mais du frémir de papier sous le joug de la plume
j'ai pas de nouvelles
Mon intime pour quelle mort
as-tu vendu la suée de mes émois
vois le silence sans humeur où tu drapes mon deuil solitaire
pour encore m'ensevelir en moi