Exposition-installation éphémère sous la nef du Grand Palais, Monumenta, cette année, c'est Anish Kapoor. LA star de l'art contemporain. Celui dont il faut caser le nom dans les conversation branchées du milieu culturel. Et aujourd'hui avait lieu le vernissage de ce qui était attendu depuis un an : Leviathan.
L'avantage d'avoir dans ses proches amis un chargé de mécénat, c'est qu'il peut vous trimbaler à tous les vernissages parisiens. Et je me serais battue pour être à celui là. C'est donc armée d'une robe noire et d'un vernis à ongle fuchsia que je me suis rendue au Grand Palais.
Et que j'y ai vu le monstre. Ou plutôt, que je l'ai appréhender, que je l'ai vécu.
Attention. Spoiler.
Si jamais vous avez l'intention d'y aller, je vous déconseille de lire la suite, qui dévoile des moments clés de l'intrigue.
Léviathan est bel et bien un monstre, gigantesque, grenat, en plastique plus ou moins mou, quadrilobé. Une baudruche géante. Une cacahouète énorme. D'abord, on lui tourne autour, on s'approche, on touche afin de voir si la bête est inerte, on cherche le buffet, et on finit par se rendre compte que des centaines de personnes font la queue... Pour entrer à l'intérieur du monstre.
Des médiateurs distribuent allégrement les livrets de présentation, pour passer le temps. Mais le champagne et les conversations langue-de-pute sont bien plus efficaces. Bien entendu, il convient de ne pas oublier de caser, disons tous les vingt mètres, à quel point Anish Kapoor est un artiste majeur, Ma-Jeur !
1h15 plus tard, une pyramide de flûtes vides, dressées par les visiteurs au fil de la soirée, annonce la fin de la récréation, et le début des choses sérieuses. Un sas. Un second sas plongé dans la pénombre. Un tourniquet. Et le vide.
Nous sommes restés 1h40 dans le Grand Palais, deux minutes dans l'oeuvre. Tout ça pour ça ? Oui, et ça en valait la peine.
Lo, dévorée