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Où nos membres font du paillasson un thème littéraire de tout premier ordre

Par Samy20002000fr

Découvrez les textes du troisième épisode de nos challenges littéraires !

Où nos membres font du paillasson un thème littéraire de tout premier ordre

« Paillasson », voilà un sujet d’écriture qui aurait fait peur à bon nombre d’écrivains.

Et bien pas aux membres de Babelio et encore moins aux habitués de notre forum ! Ne reculant devant aucun thème, nos membres se sont appliqués afin d’écrire quelques uns de leurs meilleures textes !

Il y a huit textes au final, tous très différents les uns des autres. Les voici présentés ici dans l’ordre de leur parution dans le forum.

N’oubliez pas que vous pouvez voter pour votre texte préféré ici ! Celui qui aura le plus de voix aura le privilège de proposer trois mots pour le défi de juin, le deuxième deux et le troisième un seul.

Texte de Lune:

Au plus brave des braves
A ce cher paillasson
Je murmure suave
A quoi bon? A quoi bon?

Les souliers te maltraitent
Les bottes te lacèrent
L’hôtesse devient verte
A quoi tout cela sert?

Des traînées de boue choient
L’humidité s’étale
Les talons ferrés broient
La poussière qui détale.

Il rejette en hoquet
Les dessous de chaussures
Il crache les déchets
Des sandales impures.

Il ne sert plus à rien
De garder cet intrus
Les poils pleins de chagrin
La trame mise à nu.

Adieu donc cher ami
Je t’ai beaucoup aimé
Si pour toi c’est fini
Ne sois pas dépité.

Ainsi va toute vie
Je mettrai un torchon
Pour cacher les scories.
Ci-gît mon paillasson.

Texte  de Steppe :

LES PAILLASSONS

oui, je t’autorise
à souiller mon assise
et, à bout de force,
à laisser s’épandre
en ma fibre accueillante
ton dégoût
et de toi, et des autres….

Homophobie, xénophobie, antisémitisme, racisme de tout poil,
mise à l’écart du « différent »,
peur de l’autre ou incompréhension…

Je suis là pour çà,
moi, le paillasson des hommes…

Je m’engorgerai de toutes tes craintes
je m’alourdirai jusqu’à ployer,
et je supporterai ta haine
jusqu’à la juguler
jusqu’à l’anéantir…

Oui, je t’autorise
à souiller mon assise
de tes retombées nucléaires,
des gaz assassins,
des fumées fratricides,

volatiles englués, charognes de tout poil, vapeurs empoisonnées,
atmosphère poisseuse et vent nauséabond….

Laisse donc tout cela
sur moi se déverser,
moi, le paillasson du ciel….

je soulagerai le poids de tes humeurs nocives,
j’accueillerai les miasmes criminels de nos cieux incertains,
jusqu’à les asservir,
et je supporterai la menace imprécise,
jusqu’à la maîtriser,
jusqu’à l’apprivoiser….

Oui, je t’autorise
à souiller mon assise
de tes délires guerriers,
de tes haines séculaires,
et de toutes tes insanités….
Oui, je t’autorise, à décharger sur moi
tes tonnes de détritus,
tes poubelles lourdes d’intolérance,
tes silos garnis d’âmes en peine,
et de mains éperdues tendues vers un meilleur,
les radeaux de la dernière chance,
tes déchets de toute sorte,
ton iniquité, ta passivité, ton jugement intempestif,
ta torpeur et ton inconséquence….
moi, le paillasson du monde…

Laisse moi boire ta déraisonnable inconscience,
laisse-moi m’en imprégner,
jusqu’à me salir, jusqu’à m’abîmer,
jusqu’à savoir enfin pourquoi j’ai été posé là…
Tes errances, tes incompréhensions,
et moi, comme une éponge,
qui absorbe et détruit tes plus grandes aberrations…
Mais, pour le bien du Monde…..

Oui, je t’autorise
à souiller mon assise
de tes pires regrets,
de tes peurs les plus inavouables,
de tes hontes et de tes déshonneurs.

Tes larmes, tes cris de douleur,
tes blessures cachées,
et même le drap sali, enseveli,
l’infamie qu’il tait, et crache,
comme une injure, comme une gifle,
oui, donne-moi tout cela….

Laisse dégouliner de ton cœur tes souffrances,
tes meurtrissures, tes déchirures,
laisse aller ta fatigue du monde et des autres,
laisse venir jusqu’à moi tes incertitudes et tes révoltes….
Laisse-moi m’imprégner assez de toi pour pouvoir,
jusqu’au plus loin de toi,
devenir, sans heurt ni blessure,
l’ami, le confident, celui à qui tu peux tout dire,

Je comprends tes craintes, et je perçois, comme nul autre
le poids de ton passé…

S’il te plaît, laisse-moi, même pour une heure seulement,
devenir,
le paillasson de ton âme
Alors, si tu m’y autorises,
je deviendrai le baume miraculeux,
je serais la formule magique,
la lueur au bout du tunnel….

Je serai ton ami, pour toujours si tu apprends la confiance…..

Ton paillasson, ton éponge, et l’entrelac de tes hiers sera mon lendemain…..
Pour te préserver, et du monde, et de toi, je deviendrai à tout jamais ton paillasson de cœur….

Steppe

Texte de Lacroute :

Tranches de paillasson

_Vous chaussez du 42. Un oignon vous gène bord externe pied gauche. Je vous conseille la chirurgie. Des trous aux talons de chacune de vos chaussettes. Vous êtes bien à la porte de Monsieur, bienvenue, il vous attend. Appuyez sur la sonnette d’entrée à la droite du chambranle. Vous pourrez essuyer vos semelles sur moi, ma structure coco dense 3 cms d’épaisseur, est à votre disposition..

XXXXXXXX

_Monsieur n’a aucun besoin d’aspirateur. Une pancarte judicieusement disposée à l’entrée de l’immeuble, que vous n’avez pu que voir, interdit le colportage à domicile. Vous êtes en infraction. Votre compte en banque CZ111110m8-k , conformément à la législation en cours, est actuellement débité de cinq euros/seconde à titre de dédommagement. Toute minute entamée est due. L’utilisation de la sonnette vous sera facturée au prorata du nombre de fois que votre index….

XXXXXXXX

_Monsieur se fera un plaisir de choisir, comme d’habitude, la représentation photographique de la nichée angora de sextuplés félins qui, dans son panier en osier tressé décoré de fleurs rupestres, lui fera traverser l’année sous l’égide de la Poste. Les étrennes, à vous offertes, vous seront créditées au fil des mois au prorata de votre future bonne volonté à monter les colis de Monsieur au 5ème plutôt que d’annoncer votre passage à l’interphone d’en bas et de laisser le bien de Monsieur sur le carrelage du hall d’entrée de l’immeuble.

XXXXXXX

_Vous êtes la nouvelle voisine de palier de Monsieur et avez emménagé ce jour. Votre présence à sa porte semble se justifier par un manque de matières grasses pour votre repas du soir. Je ne voudrais pas vous décevoir mais il vous a croisé ce matin dans la montée d’escalier charriant, sans daigner vous aider, une brassée de tringles à rideaux qui ne rentraient pas dans la cabine d’ascenseur. Il a ses critères de poids. 125 kilos et 325 grammes selon mes capteurs ne semblent pas correspondre à un créneau qu’il privilégie chez la gente féminine. En outre les bigoudis et les tranches de concombre…

XXXXXXX

_Mademoiselle vient pour un plein. Monsieur n’est pas garagiste, mais adepte des vases communicants ; il se fera un plaisir de vous honorer d’une vidange. Mais au regard de la récente antibiothérapie de monsieur, consécutive à des problèmes cutanés génitalement localisés, nous conseillons à Mademoiselle de surseoir, à moins qu’elle ne soit elle-même à l’origine du problème de Monsieur. Nous nous ferons un plaisir à votre sortie de vous offrir un test extemporané de grossesse à l’examen de vos poils pubiens qui sur le paillasson….Et puis, ce n’est pas pour médire sur Monsieur mais vous êtes bien, Mademoiselle, à mon image tant vous ramassez tout ce qui passe.

XXXXXXX

_Bonjour les enfants. C’est donc Halloween ce soir. Ouah, le petit garçon du 6ème déguisé en vampire, sa soeur en sorcière. Je suis vraiment impressionné, terrorisé même. Et la citrouille creuse pour les friandises…Si Monsieur veut bien vous en donner..? Mais bien sûr. Monsieur cédera à la peur, sans nul doute. Comment pourra t’il résister sans craindre votre juste courroux…..? Petit Homme, Monsieur sera content, je le pressens sans lui en référer, de t’offrir une poignée de malabars pour compenser psychologiquement ton rachitisme congénital que ta maman cache sous des tonnes de vêtements bouffants et dont tes camarades d’EPS se moquent dans le vestiaire. Et voila la grande soeur à présent, avec son méccano et ses élastiques sur les dents: du caramel mou çà te dit. Et l’aîné qui suit avec son acné en squat sur la tronche. Y veut pas des smarties, l’aîné…? Et maman, elle est pas là maman..? Des pastilles Valda, elle en veut pas des pastilles Valda pour soigner son côté tubar qui tousse à postillonner des bouts de camélias jusqu’au sanatorium. Et le papa, des préservatifs, il en veut pas, des préservatifs..? Cà le changera de l’Ogino qui fait pulluler les tarés dans l’immeuble… Hé, oh, pourquoi vous pleurez, pourquoi vous partez…?

XXXXXXX

_Tiens le postier avec une lettre recommandée. Tiens laissez-moi deviner. Un virement bancaire de son assurance vers son compte, pour règlement de l’affaire de sa voiture incendiée alors qu’il y a lui-même foutu le feu..? Une relance de paiement sur son abonnement électrique alors que depuis des mois il pirate la ligne de sa voisine d’en dessous..?

XXXXXXXX

_Tiens c’est jeudi. Ma dame de Concierge vient me cajoler la couenne, me brosser le poil, me transporter vers le plaisir ultime.. Je vous aime, oh déesse, vous et vos chaussettes tirebouchonnées en chute libre sur les malléoles, vos varices et vos si douces charentaises.

XXXXXXX

_Vous évitez depuis quelques jours, Madame, de poser le pied sur votre serviteur, le contournant soigneusement. Mais aujourd’hui, erreur fatale, vous avez oublié. Eh bien, vous avez grossi, Madame. Félicitations. 500 grammes en trois jours, record battu. Et vlan, la sur-tranche de peau d’orange sur la culotte de cheval, les bajoues comme des fesses de cochon, la taille façon ballon de rugby. Monsieur va se moquer de vous. Monsieur n’aime pas les rondeurs. Je le sais d’autant plus que la jeunette qui vient voir Monsieur dès que Madame n’est pas là fait dans le poids plume, la sveltesse, la légèreté et elle, au moins, dans le regardable..!

XXXXXXX

_Tiens, Monsieur Patron, bien le bonjour. Un paquet sous le bras. Qu’est ce que c’est..?. « Tapis coco caoutchouc 42×72 garantie deux ans ». Pour me remplacer…. Non, Patron, ne tirez pas sur la prise de cour..!

Texte de Tchippy :

Chroniques de la descente de lit :

+2 chewing-gums
+1 mégot de cigarette (encore de ces gauloises qui enfument l’atmosphère !)
+15 litres d’eau (au minimum. Je dégoutte de partout.)
+1 pschitt de parfum outrageusement provocant (non mais je suis quoi, moi ? Une midinette ?)
+ un demi verre de coca qui m’agglutine les poils
+ 0 nouveau locataire (ouf.)

C’est toujours comme ça le dimanche matin : c’est le bilan de la semaine. Hier soir une femme est venue, j’en mettrai mes poils à raser que c’était une prostituée. A fumer comme un pompier, mâcher du chewing-gum en regardant des émissions de variétés, et A ME PRENDRE POUR UN TAPIS DE BAIN !
Non mais à quoi je ressemble, maintenant ? On dirait un chat persan passé au jet d’eau. Et puis en plus elle a du vernis sur ses ongles de pied, du rouge ! Heureusement qu’elle est partie à huit heures, celle-là.

Ah, c’est l’heure du nettoyage !

− 1 Chewing-gum
−x taches et odeurs suffocantes diverses et variées
+1 délicat parfum de « forêt et senteurs boisées »
−le mégot
+ de la mousse de lavage qui va encore sécher et me faire les poils tous raides.

Ah non mais c’est pas vrai ! J’ai encore de la mousse et du chewing-gum collés ! Le nettoyage laisse vraiment à désirer, ici ! D’un autre côté, ça pourrait être pire. Quand on est paillasson dans un hôtel miteux, on se la boucle et on supporte en silence. SAUF QUAND ÇA PÈTE !
C’est pas comme si la femme de ménage était jolie. Elle aurait des excuses, je lui pardonnerais plus facilement vu que je pourrais profiter de la vue. Mais là, elle est grassouillette, boudinée dans sa robe et dans ses sous-vêtements, porte des chaussettes de contention et une gaine. Vu par en-dessous, je vous laisse imaginer ce que ça donne !

Si elle m’enjambe encore une fois, je crois que je vais vomir.

+ fzegtamiu^jbh
+ njjjjjjjjdazerzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzoflfkffkfk !!**vaqerg…
−tgrhujiklàkçjhgfdseeeeeeeeeeeuuuuuuuuuuuuuhhhh
+ j g,rrrrrrrrjv, erç ga ga ga gagagagagagagagagagaaaaaaaaaa…

Il y a Lara Croft à côté de moi. Ou plus exactement, elle joue avec mes poils, y tortille les orteils. Oh, continue !
Au début je ne l’ai pas bien vue, mais nom d’une serpillière, quelle bombe ! Des pieds délicats, à la peau douce, chevilles fines, mollets galbés, cuisses d’Amazone et mini mini jupe qui ne cache rien de sa somptueuse chute de reins… Des fois je me dis que si j’étais paparazzi je gagnerais une fortune. Le nombre de clichés qui vaudraient de l’or… Qui ferait attention à une simple descente de lit ? Descente de lit qui pourrait publier dans le monde entier la marque de vos sous-vêtements, et même… grzzzrztgtjkl ! Lara Croft ne porte pas de sous-vêtements. Vite, un appareil photo ! Où est la femme de ménage ? J’ai besoin d’un bain, je vais prendre feu !

+2 berceuses
+1 comptine
+ des milliers de braillements à n’en plus finir
+1 giclée de vomi infantile en pleine face
+1 baiser mouillé.

Si il y a un truc que je déteste, c’est bien les enfants. Toujours là à brailler, crier, arracher mes poils pour les porter à la bouche, me piétiner… Un peu de respect, les mioches ! Allez jouer ailleurs !
Celui-là, c’est le pire de tous. Il suçote un de mes coins –beurk ! – et ne sait même pas encore marcher sans les mains. Autant dire deux fois plus d’impacts sur mon pauvre dos fatigué.
Ah, non ! Non, c’est dégueulasse, je porte plainte ! Mettez des couches à vos gosses quand ils sortent du bain, ce petit saligaud vient de me pisser dessus !

Je hais les bébés.

+2 manifs
+1 discours moralisateur
−1 espoir de rester sec, pour une fois
+10 nouveaux locataires qui s’entassent tant bien que mal.

Ben il en tient une couche, celui-là… En dix ans de bons et loyaux services, je commence à reconnaître les gens saouls ou stone. Et je crains le reflux de la cuite… Ah, non il n’est pas malade, finalement.
Tiens, l’ivrogne se lève ? Bouh, encore un qui a des belles jambes. Manque de muscle, tout ça. Habille-toi, cache un peu la misère de ce gros ventre blafard, sac à vin !
Hey, c’est quoi tout ce monde, tu as invité des copains ?

Ils sont venus, ils ont parlé, ils ont vaincu. Je me rallie à votre cause, camarades ! Marre du travail bâclé de la femme de ménage ! Marre de n’être qu’une descente de lit, un paillasson ! Je veux ma retraite ! Je veux militer pour mon droit à quitter la vie active ! Attendez-moi, camarades, je viens ! Ouuiiii !

+1 gaine
+1 sachet de médicaments saupoudré sur le peu de poils qui me restent,
+ une troisième pelade sur mon dos
+2 pieds ridés et tordus à qui je dis merde tous les matins.

Je suis dorénavant en maison de retraite.
Curieux de voir comment tout ça va finir.

Engagez-vous, qu’ils disaient.

Texte de Lalynx

Le rituel sacré de Bastet

Depuis toujours, nous devons vénérer les Dieux. Contrairement a d’autres peuplades qui prient des divinités invisibles en craignant leurs courroux, nous connaissons et voyons les nôtres au quotidien. Ils se tiennent là, si différents de nous, sur deux pattes, sans fourrure (ils ne craignent sans doute pas le persistant froid de l’hiver). Ils nous offrent la pitance et parfois leurs royales caresses pour montrer qu’ils sont fiers de leurs sujets.

Pour les remercier de ce qu’ils nous accordent, nous leur offrons des sacrifices. Il faut d’abord trouver la créature adéquate. Pour recevoir la boisson sacrée de couleur pâle, ce sont les petites grises à long-nez. Tous les honneurs nous sont offerts lorsque nous presentons ces drôles de bestioles ayant la capacité de braver le ciel, ce sont les plus coriaces. Ensuite, le choix étant fait, il nous faut l’attraper, la fatiguer, jusqu’à ce qu’elle tombe inerte.

Enfin, arrive l’étape cruciale, l’offrande. Nous portons dans notre gueule le sacrifice divin pour l’amener sur le lieu de rituel, à l’entrée de leur demeure. Chaque clan a un sanctuaire avec son autel à l’entrée, souvent de couleur brune avec des motifs inscrits dessus, dans le langage des Dieux. Nous apportons notre don sacré et le posons délicatement sur ce lieu sacrificiel. Nous achevons le rituel en tuant la victime, souvent d’un coup de mâchoire dans la nuque.

À partir de là chacun a le choix, soit partir laissant les dieux apprécier le sacrifice, ils décideront de l’utilité du présent, soit rester et entamer des litanies mielleuses jusqu’à ce qu’ils daignent apprécier notre offrande. Cette dernière option peut être dangereuse si le cadeau sacré n’est pas au goût de la divinité appelée. Mais, généralement, nous sommes félicités et recevons notre récompense.

Ainsi nous perpétuons cette tradition de chasse et de religion au travers des générations.

Pour nous, les chats, cet autel est sacré et mérite notre plus profond respect.
Pour les Dieux, les humains ce n’est qu’un paillasson.

Texte de DrJackal

Herbert a du vague-à-l’âme

-Bon, voilà je viens de finir « c’est le pied » de Moser, et j’ai la flemme de commencer « le pied » de Bory. Que faire? Me faire piétiné par des lourdaud toute la journée qui ne savent même pas se que le welcome défraichie sur mon ventre, signifie. J’en est mare de tout ça, pourquoi devrais-je me faire piétiner toute la journée d’abord? Qui à défini ça ? Je ne suis pas paillasson à me morfondre mais ça deviens lassant.

C’est la qu’en était les élucubrations de Herbert le paillasson rose trônant au pied d’une chambre d’hôtel crasseuse de Pigalle, quand entre deux clignotement rose bombons des lettres « Le Pied, PaIMentS A L’HeurE » enseigne minable d’un bouge minable ou de vieille fille de joie, qui n’ont de joie que le nom, airent toute la sainte journée au bras de fantôme de virilité déchue, il entendit une simple phrase annoncer par un passant visitant la capitale à sa douce compagne se tenant le plus à l’écart possible de cette entre de luxure rance :

-Tu en est ou de ton poème sur le paillasson pour Babellio? »
-…

Herbert n’écoutant déjà plus la suite, alerté par l’idée d’une poésie sur lui, LE paillasson de Pigalle, celui qui a essuyé les chaussures haute pleine de peinture de Toulouse Lautrec ramenant la Goulue, celui qui à sentie l’hésitation et la peur au moment d’entré pour perdre sa virginité de celui que l’ont appela plus tard le Général de la France, qui sent encore les goute de semence mélanger à la cyprine de Liliane partenaire mensuel de celui qu’elle appelait son D’Estaing qui repartait toujours discrètement après un Au revoir solennel diriger se pays de bouseux.
Oui aucun doute n’était possible il devais passer à la postérité, être le paillasson le plus connue de l’univers, celui qui irais chercher un oscar quand il jouera son propre rôle au cinéma. Herbert se voyais déjà en haut de l’affiche, embrassant passionnément Jocelyne et ça sœur jumelle Laurine, ravissante petite Louboutin blanche à talon haut, qu’il vois souvent passer devant lui sans daigner lui adresser un regard, toujours pousser par ses affreux pieds blême avec ce rouge vif ornant de la façon la plus vulgaire qui soit ses appendices dépassant du bout des jumelles.
Oui définitivement quand il serais riche et célèbre suite à cette poésie le portant dans le tête de l’état, que tout le monde l’aimera et l’écoutera, il interdirais les pieds, plus personne ne pourras plus le séparer de ses amoureuses qui ne le savent pas encore, mais quand elle seront plus forcé de suivre ses bourreaux nauséabonds elle apprendraient à le connaître, elles découvriront vite que sous cette apparence décharnée, sous ses poils manquant se cache un cœur de roi, une âme d’ange, et un charisme de Don Juan né, oui elles l’aimeront comme jamais ils fondrais une famille de petite escarpines et de robuste paillasses.
D’abord bien sur il devra prendre une douche, supprimer les restes de ses mâles libidineux en manques d’amour et de leur conquête onéreuses en manque de culottes, l’odeur entêtante et vomitive de l’urine d’humains ivres, de chiens et autres bestioles ineptes errantes dans ses rues mornes, d’ailleurs il ferra aussi interdire les animaux pour crime contre la paillassité, peut être aussi un peu de chirurgie esthétiques, un peu de botox dans les poils pour leur redonner vigueur, associé à une petite greffe de poil, et une retouche aussi sur ses angles rongés par les puces, rats et autres vermines sans fois ni loi, oui ils devaient tous mourir ses vils sac-à-puces. Il passera aussi au coin de la rue voir Paul le coiffeur gay pour se refaire une couleur, une rafraichissement de façade quoi, après tout même si son charisme ferrais fondre un iceberg au pôle-nord, il faut admettre que l’image à aussi son importance, surtout pour des Louboutins. La à ce moment il serait beau, pourra conquérir le monde, Hollywood et toute ses paillètes qu’il ne connais que par le poste de télévision situer dans la vitrine d’en face.
Oui sans aucun doute il révolutionnera leur condition, on l’appellera Herbert luther King, ou mieux Herbert Boulay comme ce jeune au cheveux blanc sortant d’un loft avec Bourriquet qui à réussi a conquérir les cœurs et les esprits.
Perdu dans ses pensé il failli hurler de douleur quand il sentie le poids éléphantesque de Martine et ses ballerine a paillètes, qui ne demande qu’à explosé sous tant de pression intérieur, et sa mini jupe noir dévoilant des cuisses imberbes, tellement friper que les oranges les plus blettes disent avoir une peau de Martine, et laissant apparaître au gré des pas une toisons brunes ou niches une cité de parasites du plus bas étages qui soit, ayant atteint la taille de tourteau. Martine sa propriétaire d’une heure, accompagné par un pauvre homme maigrelet avec de pauvres Reebook troués et son jogging noir laissant distingué sa virilité tendu par l’émotion, venu chercher un peu de chaleur humaine au creux de bourrelets infini renfermant monts, merveilles et quelque champignons de saisons oublier par la douche depuis des temps immémoriaux contre un ou deux billets bleus.

Après ses douces épreuves ramenant Herbert à la réalité il vie les Adiddas turquoises, et les tongs des deux babélionautes perdus dans la capitales, tourner au coin de la rue pour rejoindre la bute Mont Martre et ses escaliers sans fin et admirer Paris devant le Sacré cœur, et lui seul, oublié de tous voyant son espoir de célébrité, de mariages avec les Louboutins, d’Oscar s’envoler au gré d’un orgasme simulé par un couple d’une heure, lui rappelant qu’il ne pouvais pas parler et que de toute il ne pouvais pas se déplacer car il n’avais pas de pied, un comble quand on y pense.

Alors, une larme coulant le long de son pelage terne se noyant dans les restes de liquides séminal perdu, il lu le quatrième de couverture du livre de Bory : « Le pied : prendre son pied, Jouïr ».

Texte de LiliGalipette :

S’il n’en reste qu’un.

Hannah a repris ses livres et ses disques. Elle voulait emporter la platine, mais c’est David, le meilleur ami de Pierre, qui leur avait offert. Elle a laissé la platine. Elle a déjà déposé chez ses parents toutes les affaires qui sont bien les siennes. Pierre a fourré les siennes en vrac dans le coffre et sur les sièges de sa Corsa.

Dans l’appartement qu’ils désertent à mesure que la haine s’y installe, il ne reste que les biens communs du mal ordinaire, tout ce que les promesses de l’amour et l’illusion des sentiments leur avaient fait acheter ensemble. Tous les deux, ils doivent trouver un autre appartement et tous les deux ont besoin de ces mille choses que le quotidien rend invisibles et que la séparation rend odieuses et pourtant indispensables.

Qui aura la vaisselle ? Celle des petits déjeuners au lit, des dîners aux bougies et des bouffes entre potes. Celle des repas avec leurs parents, petits plats dans les grands pour montrer qu’ils étaient un vrai couple responsable. Celles des disputes où les soucoupes volantes rencontraient les lames de la colère. Cette vaisselle passera une bonne fois dans l’évier. Sortie du papier journal qui portera les dates des derniers jours du couple, elle rejoindra de nouvelles étagères et accueillera d’autres promesses sucrées et d’autres amertumes servies à point.

Qui prendra le linge ? Les draps de l’amour et des interminables matinées nues. Les draps sales qu’Hannah secouait souvent en public et les draps crasseux dans lesquels Pierre savait se fourrer. Les serviettes éponges des bains trop longs dans des eaux refroidies et celles qui finissaient en boule dans le couloir qui mène à la chambre. Les couvertures froissées jetées au pied du lit dans des éclats de plaisir et celles sur le canapé pour les nuits sans pardon. Les torchons et les serviettes, toujours dans le désordre parce que c’est ça les couples modernes. Une bonne lessive, s’il le faut un passage au pressing et les odeurs de l’autre auront disparu. S’il reste quelques tâches, il oubliera qu’Hannah avait renversé son thé sur l’oreiller et elle oubliera que Pierre n’enlevait jamais ses souliers avant de s’allonger sur le lit.

Qui voudra les meubles ? La table et les quatre chaises éjectables. Le canapé des soirées télé-pyjama-câlin, des soirées foot ou des soirées débat avec les amis. La bibliothèque et son enfer de pages qui se tournent si mal. L’armoire de la chambre et son grand miroir, où se reflétaient la beauté en bas noirs, l’élégance en chemise blanche et l’indifférence des nuits aux dos tournés. Le grand lit d’amour et de discorde, terrain de jeu et arène amère. Massifs et lourds, encombrants et moins maniables, les meubles ont été les témoins d’une passion qui a pris l’eau. L’amour aux reflets ternes s’est éteint dans la glace de l’entrée. Sur le portemanteau, les manches d’un trench n’enlaceront plus le col d’une veste en velours.

Enfin, qui voudra du paillasson ? Défouloir après l’orage, poils aplatis par la rage et la colère. Témoin des premières heures et balance des pas les plus légers. Amoureux des bottines d’Hannah. Méprisant les savates de la concierge. Abhorrant les tongs de l’étudiante du troisième qui venait trop souvent demander des œufs ou du lait. Conciliant avec les crampons de foot des amis de Pierre. Maintenant que l’appartement est vide, il ne reste que lui à l’entrée, au seuil du néant nauséabond d’une histoire où personne n’est le bienvenu.

Texte de Bibalice

PAILLASSON
Je voulais entrer sans faire de bruit
Un pas après l’autre sur le tapis
Lumière éteinte tout allait bien
Jusqu’au moment où…
Jusqu’au moment où la lumière vint

Elle s’est levée de son sofa
Elle m’ a dit « ça suffit !
Allez ouste j’en ai assez
J’ai bien trop de souci comme ça
Retourne donc d’où tu viens »

J’étais pas digne de son regard
Faut dire, comme tous les soirs
Que j’étais rentré tard
Une heure ou deux ça va encore
Mais c’est pas comme si j’travaillais loin

En moins de temps qu’il n’en faut pour pleurer
Je me suis retrouvé sur le palier
Je me suis retrouvé sur l’Paillasson
Le dos contre la porte et les pieds dans la paille
Moi, pauvre garçon, qui n’avais plus un rond

Je voulais qu’il vole ce tapis,
1, 2, 3 Allez décolle,
Relève toi, soulève toi
Mais ne reste pas planté là
Au p’tit matin,sinon, on s’ra marron

Je me suis endormi là, je crois
J’ai rêvé que je prenais la ville par le ciel
Et puis j’ai rêvé d’elle, dans ses bras réveillé
Enlacés tous les deux
Sur un horrible paillasson

Bibalice

Voilà pour ce mois d’avril!  Prochaine étape avec le mot Pomme, thème du mois de mai dont vous pouvez dores et déjà trouver quelques textes ici ! N’hésitez pas à participer à ces petits défis littéraires ! Toutes les plumes sont les bienvenues !




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