Les différents participants ont insisté pour que la JEO permette de développer les prises de conscience nécessaires des acteurs impliqués et du grand public face à l'ampleur de l'épidémie, et qu'elle soit un élément moteur pour donner la direction à suivre.
Rassemblant près d'une cinquantaine de participants venant des 4 coins de l'Europe (Angleterre, France, Portugal, Suède, Allemagne, Pays-Bas, Italie, ...) ce débat s'est construit autour des présentations de quatre intervenants : Jean-Paul Allonsius et le Pr David Haslam, co-fondateurs de la JEO, le Pr Lauren Lissner, épidémiologiste et Sophie Peresson, représentante de la Fédération Internationale du Diabète. Le modérateur était également notre hôte, Cristian Silviu Busoi, membre du Parlement Européen et notamment membre du Comité pour la santé et la sécurité des aliments. Le Commissaire John Dalli, en charge de la santé et de la protection des consommateurs, était également représenté. Dans la salle, des praticiens, des membres du parlement européen, des sponsors, mais surtout de nombreuses associations d'obèses étaient venues de toute l'Europe.
Le Professeur David Haslam nous a particulièrement permis de toucher au plus près la situation à la fois du point de vue des gouvernements qui réagissent avec retard dans une maison déjà en feu (50% de la population en Europe est déjà en surpoids ou obèse), des patients désorientés après avoir vécu de véritables parcours du combattant, et des praticiens obligés parfois d'intervenir sur tous les fronts pour faire évoluer les traitements, prendre le temps de dialoguer avec leurs malades, faire de la prévention - quand c'est encore possible, et intervenir au sein des organisations pour faire avancer les choses.
En tant qu'épidiémologiste, le Professeur Lauren Lissner a également insisté sur la prise en charge des jeunes générations et sur le fait qu'il ne faut en aucun cas se laisser impressionner par des chiffres qui parfois indiquent une stabilisation ou une pente légèrement descendante de l'obésité infantile dans les différents pays : des facteurs totalement extérieurs comme le manque de recensement de ces enfants, parce qu'ils ne sont pas pris en charge et suivis peuvent également facilement fausser les chiffres.
Jean-Paul Allonsius a été parfaitement clair : la reconnaissance de l'obésité comme une maladie chronique est un passage obligé pour permettre une véritable prise de conscience à la fois des gouvernements, des intervenants du monde de la santé et des personnes. Le Portugal est le premier et le seul pays pour le moment a avoir franchi le pas et à nous offrir un exemple de mobilisation du monde associatif qui a abouti à une reconnaissance par l'Etat.
Carlos Oliviera qui est également Vice-Président de la JEO a lui-même subi une opération en 2000. Il s'implique depuis 2002 au sein de l'association Adexo (association des obèses et ex-obèses du Portugal) qui a permis la reconnaissance en 2004 de l'obésité comme une maladie chronique. La plateforme www.adexo.pt supporte également une communauté en ligne. Cinq lois permettent de faire bouger les choses au Portugal et deux centres de références ont été mis en place (dont un seul effectivement fonctionnel pour le moment) au sein des Universités, et 19 centres de traitements accueils les patients suivant des protocoles très élaborés.
La dynamique engagée par l'organisation de la Journée Européenne contre l'Obésité et la qualité des personnes impliquées à donner lieu à la répétition d'un mot magique dans le panorama éclaté que rencontre souvent cette cause : équipe. Au travers de cette nouvelle rencontre, le démarrage de l'année dernière à Strasbourg a trouvé de l'énergie à revendre pour alimenter cette dynamique et encourager les personnes présentes à interagir plus, à entreprendre ensemble, à partager leurs ressources et à confronter de façon plus systématiques leurs opinions.
Gardons et alimentons ce bel optimisme pour alimenter les discussions et faire monter en force la mobilisation autour de la journée du 21 Mai prochain ! Pour retrouver la liste des manifestations prévues en France, visitez le site du CNAO.