Après l’émouvante envolée sauvage, Laurent Galandon raconte l’histoire de jeunes adolescents en Colombie. Dans Gemelos, paru chez Bamboo dans la collection Grand Angle, il aborde, au travers d’un thriller presque cinématographique, les thèmes de la misère et du trafic d’organe. De nos jours, un père alcoolique et drogué, une mère malade, César est devenu tueur à gages dans les favelas de Medellin. Il se rachète en payant les études à des gamins pour leur éviter son triste sort. Ayant raté une mission qui l’aurait obligé à tuer un bébé, il menace son commanditaire Andrès. Il signe là son arrêt de mort. Il croise par hasard son sosie Fernando qui habite les beaux quartiers et dont le père gère une clinique privée. Son plan est diabolique : le kidnapper, prendre son identité et le laisser comme cible à ses ennemis. Mais rien ne se passe vraiment comme prévu … Après un premier volet tourné sur l’univers de César, le second tome découvre l’autre face du monde pas beaucoup plus reluisante, notamment les pratiques terrifiantes dans la clinique et ses connexions mafieuses. Il offre tout son lot de surprises, à commencer par le dessin de Michel Benevento, plus ample, plus dynamique, plus expressif. Ses décors sont particulièrement réussis et les plans sont très vivants avec des effets couleurs informatiques d’Andra Rosetto presque photographiques. Au scénario,Laurent Galandon dépasse le simple thriller d’actions pour donner une âme à ses jeunes personnages loin d’un manichéisme simpliste. Il tient son lecteur jusqu’au boit grâce à un bon rythme et un vrai suspens.
Un diptyque qui tient ses promesses.
Chronique publiée sur AURACAN.COM