Au cours de sa conférence de presse, Chantal Jouanno est montée au créneau pour défendre Laurent Blanc tout en reconnaissant ce qu’elle semble qualifier de maladresses. « Les moyens pour limiter les bi-nationaux ont effectivement été débattus. Le sujet a été abordé de manière maladroite et déplacée. Il y a des sous-entendus à la limite de la dérive raciste mais il n’y a pas eu de projet d’instauration de quotas », a-t-elle affirmé.
Que doit-on comprendre dans « pas de projet » ? Cela signifie-t-il simplement que les quotas n’avaient pas encore été mis en place ? Jouanno tente d’apaiser une situation intenable pour la Fédération française de foot afin d’éviter que le scandale n’affecte économiquement le foot et créé une désaffection des jeunes pour ce sport.
Pourtant, le résultat reste le même, le foot demeure plus que jamais un univers où l’économie et la politique se chargent de faire passer leurs idées. Nationalisme, libéralisme, individualisme primaire, immigration choisie autant de thèmes chers au gouvernement de Nicolas Sarkozy. Les propos du sélectionneur Laurent Blanc s’inscrivent dans une atmosphère politique nauséabonde où l’actuel président emploie tous les moyens pour tenter de rallier les électeurs du FN à son parti. Il n’y aurait donc rien d’étonnant à ce que ces discussions sur les quotas menées par Laurent Blanc aient déjà eu lieu avec les membres du gouvernement de Nicolas Sarkozy. Le sélectionneur de l’équipe de France sait pertinemment qu’aucune poursuite pénale ne devrait être engagée à son encontre, ni qu’aucune sanction ne sera prise, car les projets de quotas sont restés à l’état de débats.
Mais il aurait été plus estimable pour Laurent Blanc que celui-ci démissionne de son plein gré, car toutes ses excuses ne suffiront pas à panser les plaies.
- Selon le Parisien, l’ancien entraîneur des Girondins de Bordeaux a reçu un soutien très vif de la part de Nicolas Sarkozy, le président de la république estimant que Laurent Blanc n’a rien à se reprocher dans cette histoire.