Laurent Wauquiez, a proposé dimanche 8 mai que les bénéficiaires de minima sociaux soient astreints à des heures hebdomadaires de service social et
que leurs aides soient plafonnées, pour marquer l'écart avec « celui qui travaille ».
Encore une fois, les bénéficiaires du RSA, victimes de l’incapacité du gouvernement à agir en faveur de l’emploi, sont montrés du doigt et accusés d’être dans une
situation de désespérance sociale.
Que Wauquiez aille expliquer qu’ils sont des fainéants aux agriculteurs qui s’éreintent toute l’année à la tâche mais qui, pour affronter la baisse des revenus
agricoles, sont 40 000 à avoir déposé une demande de RSA depuis juin 2009. Qu’il aille faire le tour des bassins d’emploi et qu’il ose dire aux milliers d’ouvriers frappés par les
délocalisations, qui se sont battus pour garder leurs emplois, qu’ils sont des assistés. Qu’il regarde en face les jeunes de plus de 25 ans qui n’arrivent pas à entrer sur un marché du travail
bouché et leur explique en quoi ils sont responsables de cette « société française qui tourne à l'envers ».
C’est avant tout la politique du gouvernement qui tourne à l’envers. Une politique totalement déconnectée de la réalité. C’est parce que ce gouvernement n’a eu
aucune politique en faveur de l’emploi que tant de travailleurs sont aujourd’hui au chômage. A un an de l’élection présidentielle, il faut regarder en face ce bilan catastrophique au lieu de
stigmatiser ceux qui souffrent de ses échecs. Plutôt que de ressortir de vieilles lunes idéologiques, le gouvernement ferait mieux d’agir.
Et Wauquiez de considérer tous les chômeurs comme des fainéants qu’il faut faire travailler !
C’est le même culot que Christine Lagarde, la ministre de l’Economie et des Finances, qui donne à la télévision des conseils sur la meilleure façon de vivre avec un
salaire d’ouvrier avec lequel on ne peut pas s’en sortir : « ne pas s’endetter », « bien lire les contrats y compris ce qui est écrit en tout petit », « pour ne pas payer trop cher
les factures de téléphone, changer régulièrement d’opérateur », et si l’essence coûte trop cher, il faut prendre son vélo. Ce cynisme est intolérable alors que ce gouvernement sait
bien que la situation des salariés empire avec les hausses de prix qui s’accélèrent ( gaz, électricité, essence, alimentation,…)
Et ces ministres demandent aux plus démunis de s’en sortir avec la moitié d’un Smic! en indiquant que le montant de la dette publique leur impose une politique de rigueur et de restriction. Mais ces millions de français ne sont en rien responsables de cette dette publique qui creuse son gouffre! Il faut montrer les vrais responsables qui bénéficient d’un assistanat de 1ere classe: le système bancaire revigoré par les milliards d’euros versés par l’Etat. Les cadeaux fiscaux faramineux accordés aux familles les plus fortunées comme les Bettencourt!
Rauquiez a raison: il faut lutter contre l’assistanat! mais il se trompe de cible.