Jean-Louis Kuffer, écrivain, blogueur, critique littéraire, était l’invité de la Compagnie des mots le lundi 2 mai pour parler de son dernier livre, L’enfant prodigue, et de sa carrière entière. La rencontre avait lieu à Genève, au restaurant La mère Royaume.
C’est un peu lointain, me dira-t-on, pour un compte-rendu. L’actualité, tout ça....
Mais non. Ce qu’a dit notre ami JLK ne se démode pas si vite.Je profite au passage pour dire quel excellent orateur il fait. De sorte que Serge Bimpage, qui animait la rencontre, a pu conclure en disant que Jean-Louis Kuffer écrivait aussi bien qu’il parlait. On peut aussi inverser les termes.
Si j’évoque cette soirée, c’est que quelque chose m’a travaillé depuis. Critique littéraire professionnel de divers quotidiens depuis plus de 30 ans, notre homme expliquait que désormais, seules des ventes importantes justifient aux yeux des responsables journalistiques qu’on consacre de l’espace à des livres. D’où l’omniprésence de Nothomb ou Lévy, par exemple, spirale intéressante (pour eux) car elle leur fait vendre encore plus de livres. Ce qui fait parler encore plus d’eux.
Il y a 30 ans, disait Jean-Louis Kuffer, cet aspect commercial n’entrait absolument pas en ligne de compte. Le critique consacrait par de longs articles ce qui lui semblait important au niveau littéraire.
Ça vous fait réfléchir à l’évolution de la société et au fait que l’argent désormais est l’âme et le barème de tout? Moi aussi.