France - Ligue 1 - Mercredi 11 Mai 2011
Battu 3-2 par Lyon dimanche à Gerland, Marseille est de nouveau légèrement décroché par le leader Lille et ses chances de conserver son titre semblent s'amoindrir, d'autant que l'OM a été en difficulté sur ses habituels points forts: la défense, le mental et le réalisme.
. La défense, un mur qui se lézarde
A l'issue du match, aucun joueur marseillais n'a souhaité s'exprimer devant la presse. Tous sont passés sans s'arrêter, tête baissée et regard sombre, notamment les quatre défenseurs, qui ont passé une soirée compliquée. Avec 33 buts encaissés, l'arrière-garde marseillaise reste la troisième de L1, mais elle laisse transparaître depuis quelques semaines une certaine fébrilité, à l'image de Souleymane Diawara, pilier du sacre la saison dernière et actuellement en difficulté. Dimanche, il a d'abord été trop facilement dominé en un-contre-un par Lisandro qui, d'un simple crochet, a obtenu le penalty qu'il a ensuite transformé. "Souley" avait déjà concédé un penalty sur une action très similaire le 27 avril face au Niçois Habib Bamogo, alors sans conséquence (4-2). En fin de match, c'est encore un mauvais renvoi du Sénégalais qui a permis à Cris d'inscrire le but de la victoire.
La soirée a également été cruelle pour Rod Fanni. Cesar Delgado s'est amusé avec lui sur le deuxième but lyonnais et a fait oublier en deux crochets la performance jusqu'alors plutôt solide de l'ancien Rennais.
Toujours performant, Steve Mandanda doit en tous cas se sentir un peu abandonné: voilà cinq matches de L1 d'affilée qu'il encaisse au moins un but (neuf au total).
. Mental et réalisme
Le scénario du match de Gerland rappelle celui de la précédente défaite en date de l'OM, le 6 mars (26e journée) contre Lille au Vélodrome (2-1). Menés au score, les Marseillais étaient revenus à 1-1 et avaient paru en situation de l'emporter. Mais dans le temps additionnel, le Lillois Frau avait frappé. Dimanche, les joueurs de Didier Deschamps sont de nouveau tombés sur plus orgueilleux et plus réalistes qu'eux. Fragilisés par leur défaite à Toulouse et par la remontée de l'OM, les Lyonnais, qui ont en outre eu moins d'occasions que leurs adversaires, ont en effet trouvé les ressources pour enfoncer le clou. Ce que l'OM n'avait déjà pas su faire la semaine dernière au Vélodrome contre Auxerre (1-1) après avoir pourtant ouvert le score. Le bilan comptable de ces petits relâchements mentaux est impitoyable: un point en deux matches, quand quatre étaient à saisir.
. Un calendrier en trompe-l'oeil
"J'y crois encore. Tant que ce sera possible", a assuré Didier Deschamps dimanche. Un coup d'oeil trop rapide au calendrier olympien (réceptions de Brest et Valenciennes, déplacements à Lorient et Caen) pourrait laisser croire que la fin de saison est plus favorable à l'OM qu'au leader Lille (qui ira à Saint-Etienne et Paris et recevra Sochaux et Rennes). "Cela ne veut rien dire un calendrier facile par rapport aux autres. Brest joue encore son maintien et quand on voit la qualité de Lorient à domicile...", a pourtant prévenu Deschamps, qui a sans doute aussi noté que Sochaux n'était pas une terreur à l'extérieur (16e de L1) et que Rennes était en chute libre (8 matches sans victoire). "Nous n'avançons pas", a encore déploré le technicien marseillais dimanche. Face à Brest mercredi, l'OM n'aura pas d'autre choix que de réenclencher la marche avant.© 2011 AFP
Auteur : Par Stanislas TOUCHOT - LYON (AFP)
Crédit : © AFP - Philippe Desmazes