C'est du moins la conclusion du Comité britannique sur les effets sanitaires des radiations (Committee on Medical Aspects of Radiation in the Environment- COMARE) qui suggère, dans ce nouveau rapport sur l'énergie nucléaire et la leucémie infantile, que le risque de leucémie infantile n'est pas renforcé par la proximité de centrales nucléaires. Il faut préciser que ce rapport avait été sollicité par le ministère de la Santé britannique “en réponse” aux décisions de construction de nouveaux réacteurs nucléaires au Royaume-Uni.
Les experts du Comare concluent que les enfants vivant à proximité des centrales nucléaires en Grande-Bretagne ne sont pas plus susceptibles de développer une leucémie que les enfants qui vivent ailleurs mais qu'il peut y avoir d'autres motifs de "clusters" de leucémie infantile, telles que les infections. Le président du Comare est le Pr. A. T. Elliot, professeur de Physique clinique à l'Université de Glasgow. Le comité actuel comprend 15 membres, qui sont des experts dans les domaines des cancers de l'enfant, la radiologie, la santé publique et l'environnement, ils ont déclaré n'avoir aucun conflit d'intérêts.
En 2005, un précédent rapport avait conclu, sur la base des données disponibles jusqu'en 1993, qu '«il n'existait aucune preuve de que la vie à 25 km d'un site nucléaire en Grande-Bretagne soit associée à un risque accru de cancer chez l'Enfant".
Ce 14è rapport du Comare britannique a porté sur l'incidence de la leucémie infantile à proximité des centrales nucléaires par analyse des recherches et études épidémiologiques récentes, même à l'étranger, sur le sujet, par l'analyse de l'incidence géographique des nouveaux cas de leucémie infantile chez les enfants vivant à proximité des centrales nucléaires sur la base des données des registres du cancer britanniques mais aussi de plusieurs pays d'Europe.
Le rapport conclut que les précédentes études géographiques de la Grande-Bretagne ne présentaient aucun risque significativement accru de cancers de l'enfant dans un périmètre de 25 km d'une centrale nucléaire, aucune tendance significative d'augmentation du risque avec la proximité d'une centrale nucléaire ainsi qu'aucune augmentation du risque pour les enfants âgés de moins de 5 ans qui vivait à moins de 5km d'une centrale nucléaire entre 1969 et 2004. Cette nouvelle analyse n'a identifié aucune preuve statistiquement significative d'une association entre le risque de leucémie chez les enfants âgés de moins de 5 ans, et la proximité des centrales nucléaires.
Les auteurs soulignent néanmoins qu'une difficulté particulière rencontrée est que la leucémie de l'enfant fait est une maladie rare, qui touche environ 500 enfants âgés de 0 à 14 au Royaume-Uni chaque année. Peu de cas étaient donc disponibles pour l'analyse. Malgré cette limite, le rapport conclut que l'analyse géographique de la Grande-Bretagne suggère que le risque de leucémie infantile lié à la proximité d'une centrale nucléaire est extrêmement faible, sinon nul.
Le rapport formule néanmoins 5 recommandations au gouvernement britannique, une surveillance resserrée dans le domaine de la leucémie infantile et des centrales nucléaires, de nouvelles recherches afin de mieux cerner les causes de la leucémie infantile,le maintien d'une surveillance en ce qui concerne l'environnement et la santé de la population à proximité des centrales, un suivi renforcé des rejets radioactifs de carbone-14 sous forme gazeuse et liquide, une optimisation des bases de données telles que le Registre national britannique des tumeurs de l'enfance pour permettre des analyses épidémiologiques approfondies des cancers de l'enfant et l'adulte.
Source:Committee on Medical Aspects of Radiation in the Environment (COMARE) FOURTEENTH REPORT COMARE press release
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