J’étais ce matin sur l’antenne de radio France Bleu Gard Lozère, aux côtés de Jean Matouk, pour évoquer l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand il y a 30 ans et ses deux septennats.
Nous sommes à une autre époque mais ce que l’ancien président socialiste disait il y a 30 ans est encore d’une incroyable actualité.
François Mitterrand disait « Donner du temps au temps » : ainsi j’ai rappelé qu’« aujourd’hui l’actualité devient folle et le long terme c’est la fin de la semaine. À l’inverse de notre actuel chef de l’État qui est dans l’agitation permanente et irraisonnée, François Mitterrand savait prendre le temps du débat, de la concertation et du consensus pour des réformes de fond essentielles ».
Le slogan de l’époque « changer la vie » s’est avéré finalement assez exact et ce, malgré les reproches et les manquements. Avec Jean nous l’avons rappelé : « 94 des 110 propositions ont été adoptées (…) abolition de la peine de mort alors même que l’opinion s’y opposait encore à l’époque (…), dépénalisation de l’homosexualité, l’ouverture des ondes radio (…), une semaine de plus de congés payés et une heure de travail en moins (…), la construction d’une union européenne politique et économique (…), la décentralisation pour être au plus près des citoyens, etc. »
J’ai bien sûr retenu la stature du personnage : « François Mitterrand aimait la France dans sa diversité, ne montait pas les Français les uns contre les autres, ne stigmatisait personne. Il s’exprimait de la même manière devant le président des États-Unis, devant un ouvrier ou devant un paysan du salon de l’agriculture… Il n’appartient pas qu’au PS mais à toute la France. »
Jean a également rappelé la compréhension du monde par l’ancien président et l’ouverture du pays sur l’Europe qu’il a mené avec succès jusqu’aux prémices de l’euro.
Sur le personnage et ses erreurs passées, Jean, sans les nier, a indiqué qu’il fallait regarder l’homme « sur l’ensemble de son parcours et sur ses multiples réalisations (…) Oui, il venait de la droite et il a mené une vraie politique de gauche ».
Poursuivant cette réflexion, j’ai conclu : « François Mitterrand disait : ‘je juge plus honorable d’aller de la droite vers la gauche que d’accomplir le chemin inverse’… »
Vous pouvez réécouter l’émission en cliquant ici.