JARGONS I – IX (extrait)
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il en vint un qui parla d’improbabilité
et état. s’organisa lui et la matière
pour environ quatre-vingt-dix sur cent. c’était beaucoup
considérant la délicatesse de ces „construct-
ions de câbles bois et toile DANS LESQUELLES ILS
VOLAIENT SANS PARACHUTE“. presque grossiers à
côté semblaient d’après böhme les canaux de l’esprit
dans lesquels l’essence des choses se reflétait.
adam le dit avant la chute ils en rirent fou
et s’en volèrent le bleu hors du ciel – contra –
„‘les quelques-uns qui l’ont compris’
- quoi donc en fait?“ ça finira un peu comme ça.
(la quête du mot difforme :
alpha. bravo. charlie. delta. écho. écho : ils
auraient tant voulu voir en plus le zoo d’ou-
lu. très obscur en outre : forme amorphe i en
forme de u ou - ça marche puis ça ne marche
plus). il en vint un qui parla d’impro-
babilité et état. cela germait en lui
à cette époque déjà. dans ses veines coulait
le brome. c’est pourquoi il conçut sans descendance. en
tenant le possible pour prouvé. il vint parla et resta
là : TAILLEDEGUÊPE LÉGERCOMMGUÊPE CALME PIMPANT
MÉCHANT PETIT ET IMMOBILE. contaminé.
Ulf Stolterfoht, extrait de: Fachsprachen I - IX, Engeler, Bâle 1998.
traduction inédite de l’allemand par Jean-René Lassalle.
FACHSPRACHEN I – IX (extrait)
(II / 9)
kam einer sprach von unwahrscheinlichkeit
und zustand. organisierte sich und die sache
zu nahezu neunzig von hundert. was viel war
bedenkt man die zartheit dieser „gebilde
aus draht holz und leinwand IN DENEN SIE
OHNE FALLSCHIRM FLOGEN“. fast derb da-
gegen nach böhme erschienen gefäße des geistes
in denen das wesen der dinge sich spiegelt.
sprachs adam vor dem sündenfall lachten sie irr
und flogen das blaue vom himmel – versus –
„‘die wenigen die was davon erkannt‘
- wovon eigentlich?“ so etwas wird es enden.
(die suche nach dem ungeschlachten wort:
alfa. bravo. charlie. delta. echo. echo: sie
hätten so gern noch den zoo von oulu ge-
sehen. darob obskurer: form unmorf i in u-
form um – es taugt und taugt doch wieder
nicht.) kam einer sprach von unwahrschein-
lichkeit und zustand. es war der keim in ihm
bereits zu dieser zeit. in seinen venen floß
brom. so daß er ohne nachwuchs zeugte. indem er
machbar für erwiesen hielt. kam sprachs und stand:
WESPENTAILLIG WESPENLEICHT STILL SCHMUCK
BÖSARTIG KLEIN UND UNBEWEGLICH. kontaminiert.
Extrait de Ulf Stolterfoht : Fachsprachen I - IX, Engeler, Bâle 1998.
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FUMÉE DE BOIS SUR HESLACH (extrait)
muscade : avant absorption noix entière amène ta poésie à
complétion. ensuite choisis : effondrement ou léthargie.
tombe à genoux et prie. à petites doses, pulvérisé,
la sensation de flottement dure quatorze pleines heures.
les a tous envoûtés – et la plupart écrivait vrai
ment des poèmes. c’était étrange fin années 70 dans
un quartier comme heslach : pour de jeunes blancs refusant l’école
ne restaient que la poésie et la musique improvisée pour du ghetto
se tirer. beaucoup se trouvaient refaits sans assistance chimique,
muscade était comme faite pour eux : similaire aux amphétamines
par l’effet stimulant, altérant légèrement la conscience, comparativement
prix abordable – on en restait à table pendant des jours. l’écriture, elle,
dépassait de loin les capacités. souvent l’apparente fa
cilité à atteindre le niveau laissait le bosseur sans voix : comprenait
pas sa propre poésie. difficile elle lui semblait, hypercomplexité.
la plupart continuèrent indifférents, taisant leur
échec et augmentèrent juste la dose, ainsi les problèmes
se résolvaient naturellement. d’autres obtinrent le discernement
rédigeant rapports sur le processus – ça aussi tournait à vide, appartient
à l’histoire de l’aporie – d’autres encore, certainement pas
les plus bêtes, se volatilisèrent quelques temps et réap
parurent avec les insignes. pour leurs écrits une chance, pour leur âme
dévastateur. heslach aura somme toute fourni huit ad
mirables poètes. sur les douze autres se voûte la nuit.
Ulf Stolterfoht, extrait de holzrauch über heslach, Engeler, Bâle 2007, traduction inédite de l’allemand par Jean-René Lassalle
HOLZRAUCH ÜBER HESLACH (extrait)
muskat : vor einnahme gesamtnuß bring deine lyrik zum
abschluß. dann such es dir aus: kollaps oder lethargie.
sink auf die knie, bete. bei kleineren mengen, pulverisiert,
hält das gefühl von schwebegang volle vierzehn stunden an.
schlug alle in seinen bann – und die meisten schrieben ja
wirklich gedichte. es war seltsam, ende der siebziger in
einem viertel wie heslach: für junge, weiße schulverweigerer
blieben allein lyrik und improvisierte musik, um dem ghetto
zu entkommen. viele schafften das ohne chemische hilfe nicht,
und für die war muskat wie geschaffen: amphetaminartig
putschend, leicht bewußtseinsverändernd und vergleichsweise
billig – da blieb man für tage am tisch. doch das geschriebne
überstieg bei weitem das können. oft ließ das scheinbar mühe-
los erreichte niveau den schaffer sprachlos zurück: er verstand
die eigne lyrik nicht. sie schien ihm schwierig und überkomplex.
die meisten machten unbeeindruckt weiter, verschwiegen ihr
scheitern und erhöhten einfach die dosis, was die probleme
auf natürlichem wege löste. andere gewannen einsicht und
verfaßten bezüglich berichte – auch das lief sich tot, ist teil
der aporie-geschichte – wieder andere, ganz bestimmt nicht
die dümmsten, verschwanden für einige zeit und kehrten mit
den insignien zurück. für ihre dichtung ein glück, für ihre seele
verheerend. alles in allem hat heslach bis heute acht vorzüg-
liche dichter erbracht. über zwölf weiteren wölbt sich die nacht.
Extrait de Ulf Stolterfoht : holzrauch über heslach, Engeler, Bâle 2007.
bio-bibliographie de Ulf Stolterfoht
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