L’aigle de la neuvième légion – Cinéma

Publié le 09 mai 2011 par Acdehaenne

En 140 après J.-C., l’Empire romain s’étend jusqu’à l’actuelle Angleterre. Marcus Aquila, un jeune centurion, est bien décidé à restaurer l’honneur de son père, disparu mystérieusement vingt ans plus tôt avec la Neuvième Légion qu’il commandait dans le nord de l’île. On ne retrouva rien, ni des 5000 hommes, ni de leur emblème, un Aigle d’or. Après ce drame, l’empereur Hadrien ordonna la construction d’un mur pour séparer le nord, aux mains de tribus insoumises, du reste du territoire. Pour les Romains, le mur d’Hadrien devint une frontière, l’extrême limite du monde connu. Apprenant par une rumeur que l’Aigle d’or aurait été vu dans un temple tribal des terres du nord, Marcus décide de s’y rendre avec Esca, son esclave. Mais au-delà du mur d’Hadrien, dans les contrées inconnues et sauvages, difficile de savoir qui est à la merci de l’autre, et de révélations en découvertes, Marcus va devoir affronter les plus redoutables dangers pour avoir une chance de trouver la vérité...

The eagle (1h51 ; 2011) film britannique réalisé par Kévin MacDonald avec Channing Tatum, Jamie Bell, Donald Sutherland…

Il était une fois, des britanniques se sont dit « et si nous faisions un péplum, avec des beaux centurions et tutti quanti, et que nous allions tourner en Ecosse ». Il pourrait y avoir des beaux paysages, des références historiques, une histoire d’honneur et de vengeance, un inversement des rôles, et des batailles épiques. Et puis nous regardons le réalisateur. Ce monsieur est déjà à l’affiche du Dernier Roi d’Ecosse, film qui m'avait beaucoup touché à l’époque. Alors je me dis : dis donc, aurions-nous un nouveau Gladiator ? Après tout pourquoi pas.

Et au départ, je dois dire que ça correspondait plutôt bien. Cela change des films à l’affiche de ces derniers temps. En plus, on se dit en voyant la longueur du film, que nous aurons peut être un vrai scénario. Effectivement, le nouveau centurion Aquila arrive dans sa place forte. Effectivement, il est bien jeune. Et effectivement il doit faire ses preuves alors que tout le monde doute de ses compétences. Surtout les plébéiens de la haute société romaine. Alors que dans un élan de bravoure pour sauver ses hommes, Aquila est blessé tant et si bien qu’on lui laisse les honneurs de sa fonction mais en le poussant vers la sortie. Entre temps, toujours dans sa grande mansuétude, il sauve un jeune gladiateur/esclave d’une mort certaine. Or, il n’est pas en Ecosse pour rien. Il traine derrière lui les casseroles de son père, centurion avant lui dans la même région, coupable d’avoir abandonné « l’aigle de la neuvième légion ». Et avec cette perte, il a perdu l’honneur de Rome et de sa famille. Très tôt après son arrivée, le jeune Aquila entend une rumeur qui n’en est peut être pas une. L’aigle aurait été vu dans un village local. Ce n’est pas si loin. Il lui suffit de passer le mur d’Hadrien. Au-delà s’étendent les terres non conquises par Rome. Au-delà, son statut n’est plus grand-chose.

Au menu, c’est plutôt intéressant. Mais le traitement est quand même un peu long. Disons qu’au lieu de mettre en scène des tensions, des difficultés auxquelles n’importe qui ne saurait pas faire face, notre brave Aquila n’a pas peur. Même à l’article de la mort, il est là, fier comme un dieu romain. C’est un peu trop à mon goût. Là où d’autres péplums modernes ont réussi à inventer des choses, L’aigle… fait du spectacle hollywoodien avec une terre britannique. C’est un comble. Certes, on évite le manichéisme comme ça aurait pu être très facilement le cas. Ceci dit, le revirement de point de vue n’est pas beaucoup moins caricatural.

Entre d’autres termes, ce film vaut pour ses paysages et ses scènes de combats. Et encore pour ces dernières…Il y a bien quelques qualités. L'idée et l'ambiance générale est bien vue. Certaines rencontres avec les autochtones aussi. Mais ce n’est pas suffisent à mon goût.

Note :

Les Murmures.