Etonnant à quel point un jeune homme de 18 ans, La Boétie, est capable, au XVIe siècle, de dénoncer ainsi le pouvoir absolu d’un roi, argumentant avec les auteurs (Sénèque, Hérodote, et d’autres), cherchant des exemples dans l’histoire, dans l’observation des êtres vivants.
Encore plus étonnant quand ce texte est porté aujourd’hui par un comédien (François Clavier) qui n’a plus 18 ans. Car le propos semble alors complètement actuel, non seulement dans ce pays, la France, mais aussi dans d’autres de par le monde. Ecouter cette phrase : « Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libre ». Et penser à ces peuples qui se mobilisent contre leurs tyrans. Et aux deux siècles qui séparent cet écrit de la Révolution française.
Au régime de la tyrannie, La Boétie oppose celui de l’amitié, dans lequel prévaut l’égalité.
La salve d’applaudissements est puissante à la fin, quand l’acteur prend son bagage et recommande une dernière fois de nous libérer de la servitude volontaire où nous avons nos habitudes et nous rappelle que « les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux ».
J'ai vu ce spectacle à la Médiathèque d'Arras (62), dans le cadre du Salon du livre "Colères du présent"