Les "je" de ton ombre en lumière
T’ont vu vieillir à mille lieues
Ils t’ont fait espérer en un retour heureux
Dans ton pays, sur ta terre.
Parle-moi d’elle si tu le peux
Dis-moi combien tu l’aimes encore
Même si sur ton lit de mort
Tu sais que sur elle tu ne poseras plus les yeux.
Sois fier dans ton dernier soupir
Conte-moi combien tu as laissé de frères
En ce pays décharné par les guerres
Je les retrouverai pour ton souvenir.
Grand-père, parle-moi de toi
Et si tu le peux, parle-nous de moi.
Tu as senti le froid du couperet
Tu as goûté aux neiges de cendres
Vers les enfers tu t’es vu descendre
Mais des Justes t’ont préservé.
Ton âge alourdit tes paupières
Ton cœur compte les grains du temps
Mais ton esprit prépare le champ
Pour l’holocauste de tes colères.
Grand-père, je vois la Céleste à tes pieds
Pour toi j’y ferai rebâtir, c’est presque sûr
Les temples de tes rêves, de tes lectures
Mais parle-moi de ton monde, je n’y suis jamais allé.
Grand-père, parle-moi de ta terre
Et si tu le veux, parle-moi de nous.
À mes amis, mes frères Y. et J.