Le 15 mai prochain, le peuple vaudois sera appelé à voter sur 3 objets : l’instauration de prestations complémentaires (PC) pour les travailleurs pauvres, l’affectation de sites à des dépôts de déchets radioactifs et l’institution d’un salaire minimum.
Le premier n’est rien d’autre qu’un référendum lancé par la droite et les milieux économiques, outrés par « l’apparition imminente d’un nouvel impôt sur le travail au bénéfice des personnes travaillant à temps partiel ». La cotisation ne représentera cependant que CHF 3.40 sur un salaire de CHF 5′700.- et permettra de venir en aide aux familles dont la rétribution ne garantit pas leur indépendance financière.
Le deuxième n’est que poudre aux yeux. Certes, les Vaudois donneront ou non leur feu vert à la création de poubelles nucléaires souterraines. Mais le vote n’étant que consultatif, il y a fort à parier qu’en cas de refus (ce qui se produira certainement), les déchets radioactifs seront tout de même déposés sous nos pieds. Dès lors, pourquoi voter ?
Enfin, le dernier revient de loin. Initiative de gauche et des syndicats proposant la création d’un salaire minimum cantonal en raison des nombreux employés sous-payés, elle avait été invalidée par le Grand conseil, avant que la Cour constitutionnelle ne le rappelle à l’ordre.
Selon le Conseil d’Etat et le Grand Conseil, l’initiative serait inapplicable et irait même à l’encontre de l’intérêt des entreprises vaudoises, désavantagées en comparaison des autres cantons.
Comment les politiques peuvent-ils si fièrement affirmer la prépondérance des intérêts financiers du monde économique sur un niveau de vie décent pour tous ? Au-delà de l’immoralité de tels propos, il n’est évidemment pas surprenant, et encore moins inouï, de voir nos députés et dirigeants se rallier au patronat. Mais le salaire minimum est-il réellement une menace pour la croissance du canton ?
De toute évidence, il s’agit d’un mensonge cupidement réfléchi. N’est-ce donc pas que justice que les coiffeurs, les employés de la restauration, de l’hôtellerie, les assistants en pharmacie ou les vendeurs, pour ne citer que quelques-unes des catégories de salariés trop souvent exploités, jouissent d’un revenu leur garantissant le droit à une existence convenable ?
Nous ne pouvons plus tolérer les millions docilement octroyés aux grands directeurs de Novartis ou d’UBS, tandis que chaque jour des citoyens tombent dans la précarité. Le salaire minimum améliorerait le quotidien aujourd’hui hasardeux à bien des travailleurs dont la rémunération n’est actuellement pas réglementée.
Le 15 prochain, le peuple vaudois sera appelé à manifester son désir d’égalité.