La manifestation a commencé à 60 km de Mexico City, dans la ville de Cuernavaca qui est ravagée par la lutte entre narcotrafiquants. En Mars dernier, des tueurs à gage ont assassinés le fils de l’écrivain et intellectuel mexicain, Javier Sicilia. Ce dernier a manifesté sa honte : « nous ne voulons plus d’assassinat à cause du chaos actuel qui ravage notre pays. Nous devons en finir avec la haine. La violence n’apporte que plus de violence. Nous manifestons aujourd’hui notre chagrin dans la dignité et la paix. »
Sicilia a demandé que le ministre de l’intérieur démissionne. A ses côtés, pendant la manifestation, on pouvait trouver des activistes, des artistes, des travailleurs immigrés et des figures du syndicalisme mexicain. Si la stratégie militaire de Calderon a permis la capture d’une douzaine de barons de la drogue au Mexique depuis Décembre 2009, le nombre élevé d’assassinats d’innocents a considérablement terni l’image de son parti conservateur.
Le Mexique est d’ailleurs incapable d’assurer la sécurité de ses concitoyens au nord du pays, notamment dans les villes situées à la frontière avec les Etats-Unis, comme Ciudad Juarez et Tijuana. Le mois d’Avril a d’ailleurs été le mois le plus meurtrier depuis le début du conflit, avec 1402 assassinats.