Ainsi, la France, dans le cadre de la préparation de la nouvelle génération de la PAC (politique agricole commune), souhaite soutenir coûte que coûte ce secteur économique structurant pour les territoires ruraux. Avec évidemment des arrières pensées électoralistes non feinte, notamment en préparation de la campagne présidentielle.
Or l'imposition de critères environnementaux n'est pas du goût de la profession en France, bien que cela représente une condition de maintien des capacités productives à long terme.
Cette stratégie vise par ailleurs à favoriser l'évaluation économique des services rendus par la biodiversité. Une telle démarche, souvent décriée par les associations environnementales, est nécessaire dans un monde piloté par la finance. Dans cette évaluation, il ne s'agit pas de traiter de la valeur de certaines espèces emblématiques, mais de la biodiversité "commune" qui assure des services comme l'épuration naturelle de l'eau, la pollinisation des champs, la dépollution de l'air ... Il s'agit de multiplier les exercices similaires à celui réalisé par Bernard Chevassus-au-Louis avec le Centre d'Analyse Stratégique.
Ces exercices sont encore rares, mais nécessaire pour sensibiliser les acteurs financiers à la question. Car il faut parler le même langage qu'eux, si on veut être entendu, voire écoutés !
Nous devrions maintenant retrouver ces enjeux dans la Stratégie nationale pour la Biodiversité que la ministre de l'écologie devrait présenter le 22 mai, journée mondiale de la biodiversité.