Darkman

Genre: super héros (interdit aux -12 ans)
année: 1990
durée: 1H35

L'histoire: Peyton Westlake, gênéticien, vient de réaliser la synthèse des cellules de la peau. Mais sa femme cache un document douteux dans son laboratoire, accusant Louis Stryker. Ce dernier envoie des tueurs pour récupérer son bien. Laissé pour mort, et atrocement défiguré, Westlake parvient à recomposer son visage pendant une heure. Il va se venger de ceux qui ont détruit sa vie.

la critique d'Alice In Oliver:

Avant de se lancer dans l'aventure Spiderman, Sam Raimi avait déjà signé un film de super héros, à savoir Darkman, une modeste série B, qui passera malheureusement inaperçue.
Et pourtant, Darkman mérite bien mieux qu'un certain anonymat. Cette petite production fait même partie des meilleures références en la matière. 
La réussite de Darkman repose essentiellement sur le personnage de Peyton Westlake. Attention, SPOILERS ! Ce dernier,interprété par l'excellent Liam Neeson, est un brillant généticien.
Il a une petite amie (Frances McDormand) et a pour projet de l'épouser. Malheureusement, un soir, il est attaqué et défiguré par des truands.
Westlake va alors organiser sa vengeance.
Il devient alors Darkman.

Darkman porte d'ailleurs bien son nom: il s'agit d'un personnage torturé et condamné à vivre dans l'ombre et la solitude.
Oubliez Batman et le côté obscur de Spiderman, car Darkman est un super héros à part et marginal.
Il vit reclus dans les égoûts et n'a aucun ami. Il mène une existence triste et solitaire. Pourtant, notre héros au visage bandé n'a pas abandonné tout espoir. Il crée un laboratoire pour mener des expériences et retrouver son visage d'antan.
Certes, Sam Raimi dispose de moyens limités. Pourtant, le réalisateur exploite parfaitement son super héros, et n'hésite pas à nous plonger dans sa psychologie, via quelques séquences fantaisistes et hallucinantes.
Un vrai tour de force ! A ce sujet, la séquence se déroulant dans une fête foraine, est un modèle du genre, Darkman sombrant dans une folie sans retour. Pourtant, Darkman est un personnage attachant, vivant dans ses souvenirs et surtout, parmi les ténèbres.

Toutefois, Sam Raimi n'oublie pas de se concentrer sur les autres protagonistes en présence.
Mention spéciale au bad guy de sevice, j'ai nommé Stryker, interprété par Larry Drake, excellent en bandit fumant le cigare !

Contrairement aux films de super héros habituels, Darkman ne se termine pas sur une note positive.
Même s'il y triomphe de ses ennemis, Darkman reste un personnage complexe, à la fois détruit par ce qu'il est, et accaparé par les souvenirs du passé. De ce fait, on peut aisément comparer Darkman à un nouveau fantôme de l'opéra, ce dernier hantant les rues de la ville moderne.  
Avec cette série B, Sam Raimi réussit un véritable tour de force et signe l'un des meilleurs films de super héros de ces 20 dernières années.

Note: 17.5/20