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Ça c’est palace

Publié le 09 mai 2011 par Gommette1

L’exception française, cette posture hexagonale à vouloir se distinguer sans distinction, trouve un nouvel écho avec la création d’un « machin administratif » dont l’Etat centralisé, maternant et dispendieux a le secret.

L’année dernière, le Ministère du Tourisme avait décidé la création d’une cinquième étoile dans la hiérarchie hôtelière, un rattrapage souhaité depuis longtemps, alors que le classement hôtelier Star Service, référence mondial dans ce domaine depuis 1939, avait déjà instauré en 2009, la catégorie des 6 étoiles. Mais plutôt que de suivre la notation internationale qui fait loi, ce même ministère a décidé la création d’un label « Palace », terme générique qui n’aucune valeur à l’étranger, sinon dans une France trop souvent étroite d'esprit.

Qu’importe, la franchouillardise politicienne en a décidé autrement et le jury qualifié de « neutre et indépendant » (sic !) présidé par l’écrivain Dominique Hernandez (re-sic !) a lâché ses premières attributions à huit établissements, quatre à Paris (Le Bristol, Le Meurice, le Park Hyatt Vendôme, le Plaza-Athénée) quatre en province (Les Airelles, le Cheval blanc, les deux à Courchevel, l’Hôtel du Palais à Biarritz et le Grand Hôtel du Cap Ferrat). On voit dans cet équilibre calculé Paris-Province toute l’objectivité du jury invité par le pouvoir à satisfaire les édiles dans les régions souvent frustrés d’être ignorés par la capitale : le règne du politiquement correct.

Quatorze dossiers avaient été déposés, dont celui du George V et du Ritz, tous les deux recalés, au grand dam de la profession qui rappelle que ces deux établissements sont la référence en ce domaine, profession qui étrille dans le même temps ce jury de bras cassés et déjà discrédités.

Recevant cette taule en pleine face, le secrétaire d’état au Tourisme, Frédéric Lefebvre, promet de réétudier les candidatures et de revoir les critères d’attribution en les assouplissant : belle leçon d’intégrité et de conviction. Interrogé par l’AFP, Gabriel Matar, directeur France du cabinet spécialisé Jones Lang LaSalle, a déclaré que « les jurys ont sonné le deuil du titre ». Mort né ! Voilà, ça c’est la France, produire de la gloriole étatique sur des sujets ou des secteurs, sans concertation avec les principaux intéressés et faire du vent avec des flatulences…  


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