Le Scheffer c’est un bistrot traditionnel parisien. Mais un vrai bistrot hein ! Le genre de bistrot avec des nappes à carreaux, une clientèle fidèle depuis au moins 20 ans, un patron sympathique qui essuie les verres derrière le bar, un personnel fier de ses produits et sachant les mettre en valeur et enfin, un chef qui maîtrise les codes de la cuisine bistrot.
Le décor n’a pas changé depuis des années : petites tables en bois, banquettes, très beau carrelage au sol. C’est cette authenticité que viennent chercher les clients. Parisiens et touristes de passage sont sous le charme, comme nous ce soir-là. Et moi qui n’avais jamais trouvé de table sympathique dans ce quartier…
Les entrées (autour de 7 €) : os à moëlle, haricots verts en salade, poireaux vinaigrette, harengs pommes à l’huile, crottin de chèvres chauds… Ca sent bon tout ça ! Nous optons pour les œufs pochés en meurette et la salade de lentilles et saucissons marinés.
Le temps de choisir le vin du mois, un Lalande Pomerol 2007, et voilà que les assiettes arrivent. De belles tranches de saucisson bien salé reposent sur ma salade de lentilles tièdes et doucement assaisonnées. Les œufs meurette en face de moi explosent sous le poids de la fourchette, laissant leur jaune se répandre dans la sauce. Dois-je préciser que nous avons adoré nos entrées ?
Notre serveur est parfait dans son rôle : prompt tout en prenant le temps de décrire les plats, attentif sans toutefois être trop présent et très sympathique. Je ne parviens pas à me décider entre l’andouillette et le foie de veau. Il ne m’aide pas beaucoup. « C’est que tout est bon ici », plaisante-t-il. Je reste sur ma première idée et choisis l’andouillette alors que mon invitée commande sans hésiter le magret de canard rosé et sa purée de céleri. Le magret, pré-tranché, est accompagné d’une suave sauce au miel, la cuisson est parfaite et le céleri est lié avec quelques pommes de terre. Simple mais tellement bon !
Mon andouillette de Troyes n’est pas proposée grillée mais cuite au four, en sabot. Elle s’effrite tout de suite dans la sauce échalotes/moutarde. Servie comme il se doit avec quelques petites pommes de terre vapeur.
Autres plats à la carte (entre 14 € et 20 €) : rognons de veau à la Rabelaisienne, noix de gigot d’agneau, côte de bœuf, confit de canard maison, aile de raie aux câpres, haddock à la royale…
Vins autour de 22 € avec plusieurs AOC comme ce Bourgogne Magnien Pinot noir, « soyeux et ciselé » nous chante la carte.
Enfin les desserts : île flottante, ananas frais, crème brûlée, riz au lait… Nous n’avons plus tellement faim mais toutefois encore envie de manger. On sent le potentiel des desserts . Ce sera poire pochée au vin d’épices et poêlée de pommes à la normande. Sitôt commandé, sitôt apporté. La poire s’est joliment teintée de pourpre et sent bon la cannelle et les clous de girofle, tandis que les quartiers de pommes caramélisés font la ronde dans l’assiette autour d’une boule de glace vanille. (Desserts autour de 6 €).
Avant de partir, nous prenons le temps de regarder la salle. Elle s’est remplie vitesse grand V et pourtant nous ne sommes que lundi. Pensez donc à réserver, le Scheffer est le genre d’adresse que tous les gourmands semblent donner à leurs amis.
Le Scheffer. 22 rue Scheffer. 75016. Tél : 01 47 27 81 11. Métro Trocadéro. Ouvert tous les jours sauf dimanche.