Les ministres en charge du tourisme de la CEMAC ont clos leurs travaux le week-end dernier à Yaoundé.
L'Afrique centrale dispose désormais d'une stratégie pour développer son tourisme. Elle se décline dans les huit résolutions adoptées par les ministres en charge du tourisme de cette sous-région. En premier plan, le projet de développement durable du tourisme dans un réseau des aires protégées transfrontalières. Un sujet qui est en débat au sein de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), depuis peu, à en croire son directeur exécutif, Frédéric Pierret. « Ces parcs représentent une très grande puissance en termes d'attractivité touristique. Pour développer ces parcs, il faut parler d'un certain nombre de sujets comme le développement des infrastructures de transport, de l'hébergement, la formation des personnels, les standards de qualité, l'harmonisation des règles juridiques de gestion de ces parcs concernant les opérateurs et les normes de qualité. Tous ces volets constituent un élément fondateur du développement du tourisme en Afrique centrale », a-t-il expliqué. Les ministres ont mandaté l'OMT et la commission de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (Cemac) pour lancer le projet et rechercher les financements.
Pour promouvoir la destination Afrique, les ministres ont convenu de la tenue d'un salon international du Tourisme de la Cemac qui se tiendra de manière rotative dans chaque Etat membre. La première édition est prévue en 2013 au Cameroun. La Cemac prendra part en janvier 2012 à la troisième édition du Forum d'investissement pour l'Afrique (Investour) à Madrid en Espagne, question d'attirer les investisseurs étrangers. Concernant la formation, le principe des diplômes Cemac a été validé, ainsi que le Brevet d'études professionnelles en hôtellerie jusqu'au Master II. Toutes ces résolutions et bien d'autres encore, devraient permettre à l'Afrique centrale de rattraper son retard. En effet, avec moins de deux millions d'arrivées de touristes, soit 0,5% du tourisme international, la Cemac ne profite pas encore des richesses que génère ce secteur. Or, le tourisme rapporte chaque année à l'Afrique du Sud, 9,1 milliards de dollars pour 1,9 millions d'arrivées par an. C'est donc pour la Cemac, un défi pressant « dans un contexte où la reprise se fait ressentir et où le tourisme africain fait preuve de dynamisme », selon Philemon Yang, Premier ministre, chef du gouvernement, qui présidait la rencontre. Comme l'a déclaré Frédéric Pierret, « l'heure de l'Afrique est venue en ce qui concerne le tourisme ». Les ministres se sont séparés samedi après une ballade touristique sur le site d'Ebogo qui accueille à ce jour 5.000 touristes.