Ou s'arrête la liberté d'expression et quand la perd t-on ? De quoi est-il permis de parler et quels sujets devront nous éviter ? Les réponses à ces questions sont aujourd'hui obsolètes et avec le phénomène de terrorisme actuel (terme qui n'a pas encore une définition exacte), les abus en matière de liberté de paroles sont légions. Dernier fait en date, un jeune étudiant camerounais de 26 ans placé en garde à vue pour avoir écrit un message « menaçant » sur le compte facebook d'Alain Juppé.
Ce jeune étudiant n'a pas su garder sa langue dans sa poche. Et il n'y a pas que les africains que l'intervention française en Côte d'Ivoire a frustré. Même certains français ont jugé impérialiste cette attitude de l'ancien colonisateur . Mais contrairement à d'autres qui ont gardé le silence sur la question, cet étudiant a eu la mauvaise idée de le notifier de faire entendre son point de vue. Quoi de plus de naturel que le compte facebook du Ministre des affaires étrangères françaises. Mal lui en a pris le message qu'il va poster : "Cette ingérence à Abdijan est intolérable! Après ça, faudrait pas s'étonner qu'il y ait des attentats en France", ne sera du goût de la section antiterroriste de la brigade criminelle de Paris qui va donc être arrêté à Montpellier et placé en garde à vue pendant deux jours.
On croirait tomber des nues, sincèrement je ne vois aucun caractère menaçant de ce message. Ou bien n'a-t-on plus le droit de critiquer les actions des dirigeants de ce monde. Si c'était au Cameroun (son pays d'origine dirigé depuis 30 ans par Paul Biya) que cette action a eu lieu, on pourrait le comprendre, mais en France, le pays de la liberté, de la justice et de la tolérance, on ne s'attend pas vraiment à ce genre de réaction de la part des dirigeants qui ne cachent plus leur volonté de jouer sur les peurs de leurs concitoyens. Un jeune étudiant qui n'a fait que s'exprimer et qui de surcroit n'a aucun lien avec n'importe quelle idéologie terroriste a été terrorisé pendant 48 heures et doit en plus comparaitre devant le parquet de Montpellier
Selon une source proche du dossier citée par Midi Libre, l'étudiant « dit avoir agi sur un coup de colère ».
"Cela s'est emballé pour des raisons de sécurité que l'on peut comprendre dans le contexte actuel, mais cela s'est dégonflé très vite » témoigne son avocate Me Sabine Ngo, avant d'ajouter que « C'est un garçon avec un bon niveau d'étude, une réflexion politique, mais qui n'a pas mesuré les conséquences d'un tel acte.»
Qu'il mesure ou non la portée de ces déclarations n'est pas la question, la réaction de la part de cette brigade n'est elle pas démesurée ? Cette affaire qui pourrait être reclassée en « fausse alerte» ne manquera pas de nous faire réfléchir sur ce qu'on dire ou pas. On n'est libre tant qu'on ne dépasse pas la limite non plus maintenant fixée par loi mais plutôt celle que nos politiciens vont juger acceptable.
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 19 mai à 00:22
C’est plus un sentiment de frustration, qu’une réelle volonté de nuire…