Décidément dans le ciel, il y a toujours ces avions qui passent et qui laissent des filées de nuages derrière eux. Peu importe où je me trouve, il suffit que je lève la tête pour en voir quelques-uns voler au-dessus de moi.
Si j'avais cinq ans, je penserais que ces machins là-haut font partie intégrante de notre voûte céleste, au même titre que le soleil, la lune, les nuages ou les étoiles.
Et si j'étais un peu fou, je dirais que ces drôles d'oiseaux sont en fait des anges, heureux, qui vont et viennent pour nous apporter un peu de gaieté;
des anges porte-bonheur, veillant sur nous, comme des fées aux pouvoirs magiques; des anges taquins, se gaussant gentiment de nous lorsque nous les remarquons d'en-bas et que nous les prenons pour ce qu'ils ne sont pas; des anges rêveurs qui nous communiquent leur langage extra-sensoriel par des mots tout doux, inaudibles, rassurants; sortes d'ondes indicibles.
Ce matin, en veillant sur une patiente, des anges volaient au-dessus de moi. Alors je savais.
Je savais qu'en pensant mes mots comme une douce berceuse, la belle finirait par s'endormir.
Tel fut le cas... Chut...