Richard Hugo est considéré par beaucoup comme le fondateur de l’école littéraire de Missoula, dans le Montana. Essentiellement reconnu pour ses travaux poétiques, il a voulu, avec La mort et la belle vie, rendre tout à la fois hommage à sa région d’adoption et aux grands maîtres du polar américain. C’est une évidence, il y a du Raymond Chandler et du Dashiell Hammett dans cette intrigue reposant sur le parcours intime d’un ex-policier entouré de femmes fatales et cyniques. Une certaine puissance narrative, une belle maîtrise des dialogues et un soupçon d’humour place le texte au dessus d’un simple roman de gare.
Mais attention, soyons honnête, ce titre n’est pas non plus le polar du siècle. L’intérêt premier réside dans la personnalité originale du héros, poète au grand cœur dont la bonté naturelle l’empêche souvent de procéder aux interpellations des suspects. Al Barnes et les paysages du Montana sont donc les deux points forts du roman. Pour le reste, l’enquête tire quelque peu en longueur et la fin alambiquée ne permet pas à l’intrigue de finir en beauté. Un bon moment de lecture pas forcément inoubliable, voila comment je qualifierais cette unique tentative romanesque de Richard Hugo.
La mort et la belle vie, de Richard Hugo. 10/18, 1999. 268 pages. 7 euros.